L’ASM Clermont traverse une période compliquée en Top 14. Une seule victoire sur les sept derniers matchs, une attaque en panne, une défense trop friable… Le club auvergnat glisse hors du Top 6 et voit ses ambitions de phase finale sérieusement menacées. Alors, simple passage à vide ou vraie alerte ?
Une série noire qui fait mal
Depuis décembre, Clermont enchaîne les galères : six défaites en sept matchs. La seule éclaircie, une courte victoire 20-19 à Vannes début janvier, ne suffit pas à masquer la spirale négative. Surtout, les Jaunards restent sur quatre défaites d’affilée, dont une claque à domicile face à Toulouse (18-35). Ce jour-là, l’ASM menait encore 18-17 à la 50e minute, avant de s’écrouler.
Forcément, ça se ressent au classement : Clermont est 7ᵉ avec 39 points, à une unité seulement du Top 6. Rien n’est encore perdu, mais l’équipe n’a plus le droit à l’erreur.
De la possession… mais pas de points
Sur ces derniers matchs, Clermont garde le ballon (55 % de possession en moyenne), joue souvent dans le camp adverse… mais ne marque pas. 17 points inscrits par match, c’est trop peu pour espérer mieux. Contre Montpellier, par exemple, l’ASM a eu 55 % de possession, mais 80 % de celle-ci dans son propre camp. Beaucoup de ballons, mais peu de danger réel.
Le coach Christophe Urios ne mâche pas ses mots : « Trop d’erreurs dans les zones de vérité. » Problème de réalisme, maladresses, manque de tranchant… L’attaque clermontoise peine à finir le travail.
Autre souci : le jeu au pied. Pour l’occupation du terrain comme pour les tirs au but, Clermont manque de justesse. Une faille qui lui coûte cher.
Une défense aux abonnés absents
Derrière, ce n’est pas mieux. L’ASM prend trop de points : 24 en moyenne par match, avec des trous d’air inquiétants. Contre La Rochelle, par exemple, 20 % de plaquages manqués (24 sur 120). Résultat : des essais offerts sur un plateau.
Certains matchs montrent que l’équipe peut être solide (seulement 1 essai encaissé contre Vannes et Montpellier), mais le manque de régularité est flagrant. Impossible d’espérer mieux avec une défense aussi fragile.
La conquête : un secteur à double tranchant
Côté mêlée, Clermont galère. 4 mêlées perdues contre Montpellier, 3 contre Pau, ça fait beaucoup. Une mêlée qui recule, c’est une équipe qui subit.
En touche, en revanche, l’ASM s’en sort mieux. 3 ballons volés contre La Rochelle, 4 contre Bayonne, grâce notamment à Fritz Lee et Rob Simmons. Un des rares points positifs en ce moment.
Urios, entre colère et espoir
Après la défaite contre Toulouse, Urios ne cachait pas sa frustration : « Il y a de la déception, de l’incompréhension et de la colère. Je pensais qu’on était meilleurs que ça. » Même constat après Bayonne : « C’est un miracle qu’on soit encore à un point du Top 6. »
Mais pas question de baisser les bras. « Il reste huit matchs, et on va se battre. » Malgré la crise, le groupe reste uni et déterminé à s’accrocher.
Comment inverser la tendance ?
Si Clermont veut voir les phases finales, il va falloir vite retrouver de l’efficacité. Ça passe par :
- Plus de réalisme offensif, notamment dans les 22 mètres adverses.
- Un jeu au pied plus propre, aussi bien pour occuper le terrain que face aux perches.
- Une défense plus solide, avec des plaquages réussis et moins de fautes bêtes.
- Une mêlée plus stable, car perdre des ballons là-dessus plombe toute l’équipe.
Le retour de certains joueurs peut aider. George Moala, enfin remis, va apporter de la puissance au centre. Alivereti Raka, toujours dangereux, devra faire parler sa vitesse. Anthony Belleau, lui, devra être plus décisif à l’ouverture.
Dernière chance pour le Top 6 ?
Clermont a encore son destin en main, mais plus de joker. Une série de victoires peut relancer la machine, à condition de régler ces problèmes récurrents.
L’ASM a déjà prouvé par le passé qu’elle pouvait se réveiller au bon moment. Mais si le déclic ne vient pas rapidement, la saison pourrait bien tourner à la grosse déception. À eux de jouer.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO