Mené pourtant de dix points aux citrons (10-20), le RCT a renversé un Stade Rochelais décomplexé ce dimanche soir à Mayol (45-26) et se rapproche plus que jamais du duo de tête. Les Varois ne pointent qu’à trois points des Bordelais et Toulousains. Les deux clubs franciliens sombrent toujours plus dans la crise. Le Stade Français désormais treizième, voit Vannes se rapprochait alors que le Racing, douzième et seulement deux points devant, va désormais basculer en mode maintien. Léo Berdeu a offert une victoire capitale au LOU. Comme au match aller, l’ouvreur lyonnais a inscrit la pénalité de la gagne face à l’UBB (20-22). Les Lyonnais remontent à la neuvième place, six points devant la zone rouge, six points derrière le premier qualifié en phases finales, alors que Dimitri Delibes s’est montré étincelant au cours de la victoire toulousaine contre Montpellier (27-17). Voici les informations du week-end.
Toulon est insubmersible
Que ce Toulon-là est fort ! Aussi bien mentalement que rugbystiquement. Ce dimanche, les gars de la Rade ont fait preuve de vertus et de ressources mentales fortes. Poussés dans les cordes comme rarement cette saison à Mayol par un Stade Rochelais rajeuni et décomplexé, les Toulonnais ont longtemps cru chuter, pour la première fois de la saison dans leur bouillante enceinte.
Finalement, il n’en fut rien. La bande à Pierre Mignoni a courbé l’échine, plié, encore plié, sans jamais rompre. Pourtant, que cette rencontre était mal embarquée, quand au bout d’une quinzaine de minutes, les Maritimes menaient largement sur la pelouse varoise (0-17), grâce à deux superbes réalisations, d’abord du jeune Bosmorin, puis de l’expérimenté mais toujours aussi précieux Leyds, avec à chaque fois, Antoine Hastoy à l’origine de ces essais. Mais dans le sillage d’un Baptiste Serin qui a d’abord signé la révolte (7-17, 22e), les Rouge et Noir ne se sont pas affolés. Menés 20 à 10 au retour des vestiaires, les Varois ont passé la seconde en seconde période. Au point d’étouffer des Rochelais qui ont subi la furia locale dans la dernière demi-heure.
Toulon inscrira cinq essais supplémentaires auxquelles les deux pénalités d’Hastoy ne pèseront pas lourd dans la balance. Abadie, Drean, Isa, Fainga’anuku et Le Corvec plongeront tous en Terre promise pour permettre au RCT de décrocher un succès bonifié (45-26). De ce fait, Toulon certes toujours troisième, revient un peu plus sur les talons de l’UBB, défait à domicile par Lyon et sur Toulouse. Les deux formations du Sud-ouest comptent 51 points, Toulon 48. La Rochelle de son côté, qui était venu pour se tester après des dernières sorties compliquées, a longtemps cru tenir, porté par Leyds, Bosmorin ou Hastoy, un succès de prestige. Finalement, les Jaune et Noir repartent avec 0 point, les valises pleines mais restent sixièmes, un point devant Castres.
Léo Berdeu, bis repetita
L’UBB réussit à Léo Berdeu. Déjà héros du LOU en septembre dernier face à ces mêmes Girondins, auteur de la pénalité de la gagne sur la sirène, le longiligne demi d’ouverture rhodanien a remis le couvert. Cette fois à Chaban Delmas (20-22). Pourtant en difficulté au classement, le LOU, se déplace dans le Sud-ouest fort de son équipe type et avec l’intention de faire un coup. Car en face, l’Union Bordeaux-Bègles doit faire sans Damian Penaud, Louis Bielle-Biarrey ou Yoram Moefana, retenus avec le XV de France ou Maxime Lamothe et Marko Gazzotti blessés. Jalibert, Lucu ou Depoortère ont débuté sur le banc.
Vous l’aurez compris, une formation bordelo-béglaise décimée. Mais les Lyonnais ont joué le coup parfait, d’abord grâce à un éclair de Davit Niniashvili sur un turn-over parfaitement exploité puis grâce à la botte de Berdeu. Malgré un banc pléthorique, et finalement bien timide lors de sa rentrée, les locaux vont finir par flancher. Alors que le planchot affiche 20-19, ces derniers qui venaient de reprendre l’avantage, se mettent alors à la faute. Des 22 mètres excentrés, Léo Berdeu ne tremble pas et réitère le même coup qu’au match aller (20-22). « Je l’ai appréhendée comme celle du match aller qui nous avait déjà permis de battre l’UBB à Gerland en fin de rencontre. Je n’ai pas sauté de joie quand l’arbitre a sifflé, j’ai fait le froid dans ma tête, je me suis mis dans ma bulle. Elle n’est pas très bien partie en plus, elle a frôlé le poteau et ça m’a souri. J’aurais été triste de partir en vacances sans offrir le succès à mon équipe qui s’est arrachée pendant 80 minutes », expliquait le principal intéressé en conférence de presse. Les protégés de Karim Ghezal prennent donc leurs distances avec la zone rouge, neuvièmes et reviennent même à six points de la sixième place qualificative.
Paris et le Racing en crise
On en parlait pas plus tard que ce vendredi. Les deux clubs franciliens, le Stade Français Paris et le Racing 92, connaissent des saisons pour le moins compliquées. Ce week-end, c’est un doux euphémisme que de dire que les deux formations disputaient des matchs d’une importance cruciale pour la suite de l’épisode 2024-2025. Finalement, les voisins ont une nouvelle fois échoué, à Vannes pour les soldats roses, à domicile contre Castres pour la bande à Lorenzetti. Résultat ? Les deux formations se talonnent, dans les bas fond du classement, respectivement treizième avec 24 unités et douzième, avec 26 points au compteur.
Le Stade Français sous les flots. La métaphore n’a pas été difficile à trouver tant le temps fut cataclysmique en Bretagne. Sous une pluie diluvienne, Paris a été incapable de renverser un promu vannetais qui jouait sûrement son va-tout dans ce Top 14. Lanterne rouge de notre championnat, les Bretons ont pris conscience de l’importance de l’évènement. Sans être géniaux, ils ont montré une solidarité à toute épreuve et ont fait preuve de grande vaillance. Réduits à 14 après le carton rouge asséné à Francis Saili (4e), ils n’ont jamais craqué (30-25). Et les Parisiens ont donc été incapables de faire vaciller l’édifice breton. La faute à quoi ? À un peu tout. L’envie ? Il y en avait, c’est indéniable. Davantage que leurs adversaires ? Pas sûr. Mais les soldats roses ont péché, notamment dans le domaine de la discipline. À un joueur supplémentaire, ils se sont sabordés, Macalou et Melikidze écopant d’un carton jaune, Baptiste Pesenti, dans le dernier quart d’heure, étant lui expulsé définitivement pour un énième geste dangereux.
Il n’y avait pas que la discipline. Sous des trombes d’eau, le jeu au pied d’occupation reste la clé d’un résultat positif à l’extérieur. Dans ce secteur-là, les Parisiens se sont une nouvelle fois montrés défaillants. Et si les conditions de jeu ne prêtaient pas à de grandes envolées, les Stadistes n’ont cependant pas réussi à écarter le moindre ballon. Jeremy Ward n’a pas hérité du cuir une seule fois dans la partie. Symptomatique des maux parisiens. Désormais, la réception de Pau dans quinze jours s’annonce décisive. Peut-être la rencontre la plus importante de l’histoire récente du club. Car si les Stadistes ne sont pas totalement largués, ils devront aussi se méfier du retour de Vannes, à seulement quatre points derrière désormais.
Les Racingmen eux ? Que dire ? Une nouvelle fois insipides, les joueurs de Stuart Lancaster ont subi la furia castraise en début de match (3-15). S’ils ont su refaire petit à petit leur retard en fin de partie au point de revenir à sept points des Tarnais (20-27, 77e), ils n’ont pas réussi à inverser la tendance pour arracher le nul, malgré un essai refusé au CO.
Les Franciliens plongent donc toujours plus dans les abysses de notre championnat. Douzièmes, les Ciel et Blanc ne comptent plus que six longueurs d’avance sur Vannes et deux sur Paris. Désormais, il ne sera plus question d’une hypothétique qualification, mais bien de maintien. La réception de Vannes, s’annonce tendue.
Delibes c’est fort
Que retiendrons-nous de cette victoire toulousaine face au MHR (27-17) ? Pas la première période c’est une certitude. Là aussi dans des conditions compliquées, les Haut-Garonnais ont mis une mi-temps à prendre la mesure de leur adversaire. Lors du second acte, ils ont déroulé malgré l’absence des internationaux, au point de même entrevoir un bonus offensif qu’ils avaient un temps en poche (27-3). Mais les Cistes par deux essais, ont enlevé ce point supplémentaire aux pensionnaires d’Ernest-Wallon.
Un joueur a cependant tiré son épingle du jeu. On parle bien évidemment de Dimitri Delibes. Replacé à l’aile en ce samedi, l’ancien joueur de Blagnac a rappelé au microcosme rugbystique, que son potentiel restait immense. Et qu’en enchaînant un peu plus, il pourrait définitivement s’installer comme l’un des facteurs X d’une équipe qui n’en manque pas. Et pourquoi pas viser plus haut ? Dans le marasme du premier acte, il fut l’un des seuls à sonner la révolte, enchaînant les courses, cassant des plaquages. En seconde mi-temps, il fut récompensé d’un doublé, à chaque fois à la conclusion de contre-attaques de 100 mètres. Toujours dans les bons coups, il a une nouvelle fois marqué des points. Dans une équipe qui compte moins de joueurs de classe mondiale à tous les postes, il serait sans contestation possible, un titulaire indiscutable.