Le Stade Toulousain a largement dominé le Racing 92 (48-24) samedi à Ernest-Wallon, lors de la 11e journée de Top 14, dans une soirée marquée par deux moments forts : le retour impressionnant d’Antoine Dupont après sa longue blessure, et le carton rouge spectaculaire de Janick Tarrit, qui a précipité la chute des Franciliens.
En bref
- Carton rouge de Tarrit juste avant la mi-temps : un coup de tête inexplicable sur Efrain Elias change totalement le match
- Retour remarqué d’Antoine Dupont : le demi de mêlée a brillé dès ses premières minutes après 9 mois d’absence
- Toulouse déroule à 15 contre 13 : six essais inscrits après l’expulsion pour une victoire nette
- Collazo furieux contre son joueur : le manager du Racing parle d’un geste qui « anéantit le travail de la semaine »
Un coup de sang qui coûte très cher au Racing 92
Le Racing 92 s’apprêtait à rentrer aux vestiaires avec un déficit modéré (8-3) et un sentiment de sérieux face à un Stade Toulousain qui avait du mal à dérouler son jeu. Puis, à la 40e minute, tout s’effondre. Sur un ruck anodin, Janick Tarrit envoie un coup de tête volontaire en plein plexus d’Efrain Elias, totalement hors du jeu. D’abord passé inaperçu, le geste est finalement revu par l’arbitre Tual Trainini, qui inflige logiquement un carton rouge.
Déjà réduit à 14 après un carton jaune de Ravutaumada, le Racing tombe à 13 juste avant la pause, et craque dans les grandes largeurs. Toulouse inscrit un premier essai avant la mi-temps, puis cinq autres après le retour des vestiaires.
Un manager en colère et un vestiaire sous le choc
Patrice Collazo, manager du Racing, n’a pas masqué sa colère après la rencontre :
« On prévoit beaucoup de choses… Mais on ne peut pas prédire la bêtise. »
Il évoque un « geste incompréhensible », hors de l’action, qui « met en danger l’équipe et détruit la dynamique collective ». Le technicien n’a pas souhaité discuter avec son joueur à chaud, évoquant une situation « factuelle » ne nécessitant aucun débat.
Dans le vestiaire, le choc est palpable. L’un des cadres du groupe parle d’un coup de massue. En quelques secondes, toute la stratégie préparée pour ce déplacement s’est envolée.
Dupont, retour gagnant et plein de promesses
C’était la première apparition d’Antoine Dupont depuis sa blessure au genou, plus de huit mois plus tôt. Entré à la 50e minute, le demi de mêlée du Stade Toulousain a immédiatement donné le ton : jeu rapide, inspiration offensive, coups de pied millimétrés, et deux essais servis à Matthis Lebel. Ce dernier ne tarit pas d’éloges sur son coéquipier :
« Antoine ronge tout le monde pour être au bon endroit au bon moment. Il va donner des maux de tête à pas mal d’équipes. »
Même son de cloche chez l’entraîneur Jean Bouilhou :
« Il a pris la mesure du match rapidement, comme si de rien n’était. »
Dupont, désormais lancé, sera un atout majeur pour la Champions Cup, à quelques jours du début de la campagne européenne.
Un match à double visage, dominé après la pause
Jusqu’au carton rouge, le Racing était dans le match, solide en défense, efficace en conquête, et capable de ralentir le tempo toulousain. Mais l’infériorité numérique a été fatale. Toulouse a transformé sa domination en démonstration, avec des essais de Lebel (x2), Elias, Mallia, Chocobares et Cramont.
Du côté francilien, seul le baroud d’honneur en fin de match avec trois essais n’aura permis que de limiter la casse au tableau d’affichage.
Ahki s’en va, Toulouse célèbre
La soirée était également celle du dernier match de Pita Ahki sous le maillot rouge et noir. Très ému, le trois-quarts centre néo-zélandais quitte le club pour rejoindre les Auckland Blues. Une haie d’honneur, une ovation et un succès net pour clore ce chapitre.
Matthis Lebel, encore lui, résume l’ambiance du vestiaire :
« Entre le retour de Toto (Dupont) et le départ de Pita, c’était chargé en émotion. On ne voulait pas rater cette soirée. »
Et maintenant ?
Le Stade Toulousain envoie un message clair à ses futurs adversaires. Avec un Dupont déjà décisif, un collectif huilé, et une ligne arrière en feu, les Rouge et Noir semblent prêts pour la suite. Le Racing, lui, devra panser ses plaies, mais surtout régler son indiscipline. Ce match restera une leçon brutale sur l’importance du sang-froid, surtout face à une équipe comme Toulouse.
Source : La Dépêche
Clo, c’est notre gars sûr quand il s’agit de parler rugby. Il a ce don pour te transporter au cœur du match, te faire sentir la boue, entendre les impacts, vivre les essais comme si t’y étais. Avec lui, chaque article est une plongée dans ce qui fait le sel du rugby : passion, intensité, et un brin de folie.