Azéma sur la sellette, l’USAP au fond du trou : que va faire Perpignan maintenant ?

Publié le 26/10/2025
Tistou

Huit matchs, zéro victoire, zéro point : l’USAP traverse une crise comme on n’en avait plus vu depuis longtemps à Aimé-Giral. Samedi, à Montauban, les Catalans ont encore chuté (29-22) dans un match cauchemardesque, où indiscipline, fébrilité et confusion ont rythmé la soirée. Et cette fois, l’avenir de Franck Azéma est clairement en question.

En bref

  • Perpignan a perdu à Montauban (29-22) et reste lanterne rouge avec zéro point
  • Huitième défaite consécutive pour l’USAP, à sept points du premier non-relégable
  • Franck Azéma reste officiellement en poste, mais l’état-major sang et or réfléchit
  • Le vestiaire est touché moralement, mais refuse encore de lâcher

Encore une défaite, et encore zéro point

C’était peut-être le match le plus important du début de saison pour Perpignan. À Montauban, contre un promu encore sans victoire, l’USAP devait gagner. Elle a perdu. Et pas seulement sur le tableau d’affichage.

Après un début de match équilibré, les Catalans ont une nouvelle fois explosé sur leurs points faibles : indiscipline chronique, fautes de main, nervosité permanente, aucune maîtrise dans les temps faibles. Résultat : une huitième défaite en autant de journées, et aucun point inscrit depuis le début du Top 14.

Une compilation d’erreurs difficile à regarder

On pourrait croire à une caricature. Mais non, tout est bien arrivé samedi soir à Sapiac. Dès la 10e minute, Mathieu Tanguy prend un jaune pour un geste d’énervement dans un ruck. À la 39e, alors que l’USAP mène, Mattéo Le Corvec est sanctionné pour un plaquage haut, Montauban en profite pour passer devant juste avant la pause.

Le festival continue en seconde période : Jeronimo De la Fuente prend 10 mètres pour avoir gardé un ballon, Ecochard discute avec l’arbitre et offre une pénalité, Posolo Tuilagi et Veredamu prennent chacun un jaune pour des plaquages sur joueurs en l’air. Cerise sur le gâteau, Tedder et Allan se percutent sur une relance.

C’est une compilation d’auto-sabotage, à montrer dans toutes les écoles de rugby. « On a fait des choses stupides », lâchera plus tard Tommaso Allan, abattu mais lucide.

Azéma ne cache plus le doute

D’habitude très solide en conférence, Franck Azéma a cette fois laissé passer beaucoup de non-dits. « On est dans un cercle vicieux, c’est sûr », a-t-il soufflé, sans énergie. Quant à la suite ? Il répond : « Je travaille pour ça. Après, est-ce qu’il y a de l’efficacité ? Je sais ce que vous sous-entendez. Je connais le métier. »

Le ton est clair. Le coach catalan ne s’accroche pas, et sait que tout peut s’arrêter très vite. Depuis quelques jours, les rumeurs bruissent dans les travées d’Aimé-Giral. Et même dans l’entourage du président François Rivière, on ne ferme plus la porte : « Laissons passer la nuit », confiait une voix du club après le match.

La direction dans une impasse

Le problème, c’est que tout le staff ou presque a déjà bougé. David Marty et Gérald Bastide sont partis il y a moins de trois semaines, et Azéma a été prolongé jusqu’en 2028. Le président Rivière croyait dur comme fer à son manager. Il en avait même fait le pivot de son projet sportif. Mais aujourd’hui, la réalité du classement est brutale.

Avec sept points de retard sur Montauban (13e), et aucun fond de jeu solide visible, la direction va devoir trancher très vite. Le prochain match, à Pau, pourrait bien servir de match couperet. Derrière, il y aura deux semaines de pause. Le moment idéal pour agir, si choc il doit y avoir.

Dans le vestiaire, on tente de rester debout

Malgré tout, le groupe n’a pas explosé. Les discours des joueurs ne montrent ni tensions internes ni résignation. Mais ils traduisent une immense perte de confiance.

« On sait dans quelle situation on est. On s’en est parlé dans le vestiaire. Mais on ne fait pas bien les choses simples », confie Tommaso Allan, qui refuse de lâcher mais avoue une grande lassitude. « Chaque lundi, on se retrouve après une défaite. Ce n’est pas facile. »

Et quand on lui demande si le groupe vit mal, il coupe : « Non. Il n’y a pas de mauvais mecs ici. Mais faut faire les choses mieux. »

Un chemin qui s’assombrit

L’USAP s’était sauvée in extremis en barrage la saison dernière. Cette fois, elle n’en aura peut-être même pas l’occasion si la spirale continue. Le Top 14 ne pardonne pas huit journées ratées, encore moins huit sans le moindre point.

La question n’est plus seulement de savoir si Franck Azéma peut redresser la barre, mais bien si quelqu’un peut le faire à sa place, et quand. Pour l’instant, personne n’a claqué la porte. Mais tout indique qu’elle est entrebâillée.

Source : RMC Sport

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J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO