Carnet noir : Toulon perd son monument, André Herrero

Publié le 24/10/2025
Tistou

André Herrero s’est éteint à 87 ans, dans la nuit de jeudi à vendredi. Joueur emblématique, capitaine charismatique, dirigeant engagé, restaurateur à la gouaille bien connue sur le port, il était bien plus qu’un rugbyman : il était Toulon.

En bref

  • André Herrero est décédé à l’âge de 87 ans, dans la nuit du 23 au 24 octobre
  • 22 sélections en bleu, deux finales du championnat disputées, une victoire en Du Manoir
  • Capitaine, entraîneur, président et manager du XV de France, il a tout connu
  • Figure emblématique du RCT, il avait été intronisé au Hall of Fame du club en 2023

Le rouge et noir dans le sang

Né à Puisserguier, dans l’Hérault, André Herrero débarque à Toulon à 17 ans, crampons sous le bras. Il ne repartira plus. Très vite, il s’impose dans le pack comme un troisième-ligne infatigable, au tempérament aussi dur que droit. Il joue deux finales du championnat, en 1968 et 1971, toutes deux perdues, mais reste comme l’âme du RCT de cette époque.

Son retour sur le terrain en 1971, malgré deux côtes cassées après un coup de pied dans le dos, est encore raconté sur le port comme une légende. Ce jour-là, même les adversaires n’osaient plus trop le plaquer.

Une gueule, une voix, un exemple

André Herrero, c’était un regard bleu acier, un ton sec, quelques mots, jamais de trop. Pas besoin d’en faire des caisses. Quand il parlait, tout le monde écoutait. Jo Maso, qui l’a côtoyé sur le terrain, se souvient d’un homme de peu de mots mais de grande influence : « C’était un capitaine par l’exemple. Il dégageait une énergie folle. » (L’Equipe)

Noël Vadella, lancé par Herrero à 20 ans, parle d’un mentor respecté de tous, y compris des adversaires. Pas besoin de coups, il imposait naturellement. On l’appelait « Le Grand », pas juste pour sa taille.

La fibre toulonnaise chevillée au corps

Après avoir rangé les crampons, il reste au club : entraîneur, président, manager du XV de France entre 1992 et 1995… Il est de toutes les batailles, parfois en première ligne, parfois dans l’ombre, mais jamais loin de Mayol.

Toulon était sa ville. Il y ouvre un restaurant à son nom, lieu de passage obligé pour tous ceux qui aiment le rugby, les plats généreux, et les histoires qui claquent comme une mêlée bien engagée. Le restaurant Herrero, c’était un peu une troisième mi-temps permanente.

Une mémoire vivante du club

En avril 2023, il est intronisé au Hall of Fame du RCT, aux côtés des grandes figures de l’histoire toulonnaise. Il n’en avait pas fait tout un plat. Mais il était touché. Et tout le monde avait compris ce jour-là que le club venait de rendre à André ce qu’il avait tant donné.

Une perte immense

Ce matin, Toulon a le cœur lourd. Le club a publié un message simple, sobre, comme lui : « Merci pour tout, André. Le RCT ne t’oubliera jamais. »

Et dans les cafés, sur le port, autour des terrains, les souvenirs fusent. Les anecdotes aussi. Certaines vraies, d’autres sûrement un peu gonflées. Mais c’est ça aussi, les légendes.

À Toulon, on dit souvent qu’il y a des joueurs… et puis il y a ceux qu’on n’oublie pas. Herrero était de ceux-là. C’était un roc, un leader, un amoureux du maillot. Et surtout, un homme entier, fidèle à ses valeurs jusqu’au bout.

Toulon pleure. Mais Toulon se souvient.

Source : Le Figaro

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J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO