L’USAP est déjà dans le dur après sept journées sans victoire, mais depuis ce week-end, c’est aussi en dehors du terrain que ça chauffe. En conférence de presse, Tristan Tedder a lâché quelques phrases très personnelles sur son mal-être. Résultat : les supporters sont montés au front. Ambiance tendue à Aimé-Giral.
En bref
- Tedder se dit à bout : Le demi d’ouverture sud-africain assure ne plus oser sortir en ville à cause des critiques des supporters.
- Les fans exigent des excuses : La Penya Trabucayres juge ses propos déplacés et réclame publiquement qu’il s’excuse.
- Zéro point après sept journées : L’USAP a perdu contre Bordeaux-Bègles (12-27) et reste dernière du Top 14.
- Un déplacement déjà sous pression : Perpignan ira à Montauban samedi, dans un choc entre les deux derniers du championnat.
« Je fais quoi de ma vie ? » : la phrase qui a tout déclenché
Vendredi, à la veille de la réception de l’UBB, Tristan Tedder a lâché une phrase qui a résonné fort du côté de Perpignan.
« Je ne vais plus au restaurant, je fais quoi de ma vie ? Je ne vais même pas en ville, parce que les gens ont toujours quelque chose à dire » (RMC Sport).
Une sortie très honnête, presque à vif, pour exprimer son mal-être dans un club sous pression. Sauf que ça n’a pas du tout été bien reçu. Ni par une partie du vestiaire, ni par les supporters.
Réaction immédiate dans les tribunes
Dans les heures qui suivent, la Penya Trabucayres, le groupe de supporters le plus influent du club, publie un message clair :
« Les déclarations de Tristan Tedder qui stigmatisent l’attitude des supporters catalans et ses prestations lamentables depuis le début de la saison sont inacceptables. La Penya exige des excuses » (Rugbyrama).
Vincent Panabieres, leur président, ne mâche pas ses mots :
« Peut-être que deux ou trois personnes lui ont dit des trucs en ville, mais dire qu’il ne peut pas sortir de chez lui, c’est faux, archi faux » (Rugbyrama).
« Faire Calimero comme ça, je trouve ça déplacé pour les gens qui se saignent pour venir au stade » (Rugbyrama).
Il regrette que Tedder ait généralisé à tout un public pour quelques comportements isolés. Une chose est sûre : les mots ont laissé des traces.
Dans le vestiaire, tout le monde ne pense pas pareil
Au sein de l’effectif, c’est Tom Ecochard qui a tenté de calmer le jeu.
« Je comprends. Il y a 15 000 personnes qui aimeraient être à notre place, qui ont des enfants qui jouent au rugby, qui aiment ce club plus que tout. Comme moi, je l’aime. Donc ils sont frustrés, ils sont en colère » (RMC Sport).
Le demi de mêlée a aussi souligné que, malgré la colère, le public reste là :
« Le public est fier, il est catalan. Il sera derrière nous, je n’en doute pas » (RMC Sport).
D’ailleurs, samedi, même après une septième défaite de rang (12-27 contre l’UBB), les tribunes d’Aimé-Giral ont continué d’afficher des messages de soutien.
Côté terrain, c’est la panne sèche
Sept matchs, sept défaites. Zéro point au compteur. Pire départ possible pour l’USAP, qui est bonne dernière du Top 14. Samedi prochain, les Catalans vont à Montauban, treizième avec trois points. C’est le seul autre club à ne pas avoir gagné cette saison.
Ce match, c’est plus qu’un duel de bas de tableau. C’est déjà un tournant. Si Perpignan s’incline à Sapiac, l’écart pourrait commencer à devenir lourd à rattraper. Et vu l’état de nervosité générale, un mauvais résultat pourrait mettre le feu à tout le reste.
Et maintenant ?
Dans ce climat pesant, certains essaient quand même de garder la tête froide. Comme Panabieres, qui ne souhaite pas en faire une guerre ouverte :
« On espère tourner la page. Il y aura 800 supporters à Montauban. On reste mobilisés. C’est l’avenir du club qui se joue » (Rugbyrama).
Mais entre les mots de Tedder et la frustration du public, le lien s’est tendu. Pas sûr qu’un tweet suffise à recoller les morceaux.
Et si le demi d’ouverture veut vraiment apaiser les choses, un essai décisif samedi à la 79e minute, ce serait un bon début.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO

