On y a cru, puis tout s’est effondré : le MHR ne verra pas Joe Cokanasiga débouler au GGL Stadium cet été. Les supporters imaginaient déjà le colosse anglais dynamiter les défenses du Top 14, mais entre ambitions sportives et réalité du marché, Montpellier a dû faire marche arrière. On fait le point sur cette tentative de gros coup… qui s’est transformée en non-événement, et sur la façon dont le club a décidé de tourner la page.
Montpellier voulait du lourd, Bath a sorti la calculette
Depuis la fin de la saison, les rumeurs enflaient autour d’un possible transfert de Joe Cokanasiga à Montpellier. À 27 ans, l’ailier anglais sort d’une saison XXL avec Bath : champion d’Angleterre, vainqueur de la Premiership Rugby Cup, lauréat de la Challenge Cup, et surtout 11 essais au compteur. Un CV de rêve et un profil parfaitement adapté au rugby du Top 14.
Mais très vite, les négociations se sont tendues. Bath ne comptait pas brader son phénomène. Pour ouvrir la porte à Cokanasiga, il fallait sortir le carnet de chèques et aligner 200 000 livres (233 000 €). Une somme rondelette, surtout pour un joueur encore sous contrat et dans la force de l’âge. Le MHR, pas décidé à flamber sur le marché, a préféré dire non.
Un effectif déjà bien garni sur les ailes
Finalement, à Montpellier, la décision est passée sans (trop) de regrets. Le club avait déjà recruté Donovan Taofifenua (ex-Racing 92) pour renforcer sa ligne de trois-quarts, et peut s’appuyer sur des valeurs sûres comme Madosh Tambwe ou Gabriel Ngandebe. Et surtout, il y a la grosse révélation de la saison, Maël Moustin, qui a cartonné pour sa première année chez les pros (7 essais en 16 matchs) et vient tout juste d’être appelé avec les Bleus.
Dans ces conditions, pas question de payer le prix fort pour un ailier supplémentaire, même avec le départ de George Bridge. Le staff préfère miser sur l’équilibre de l’effectif et donner leur chance aux jeunes.
Les dessous d’un mercato pas si bling-bling
Ce feuilleton dit beaucoup sur l’évolution du MHR. Le club, qui a parfois dépensé sans compter ces dernières années, change de braquet. Objectif : ne pas exploser le budget pour une star, mais construire sur la durée, avec des jeunes et quelques coups ciblés. Pas question de se lancer dans une course à l’armement comme certains voisins du Top 14.
Cette nouvelle approche s’explique aussi par la montée en puissance de talents maison. Moustin, tout juste débarqué de Bordeaux, a mis tout le monde d’accord et s’est même offert une place dans le groupe France pour la tournée estivale. Avec lui, Taofifenua et Tambwe, Montpellier ne part pas de zéro sur les ailes.
Et maintenant, on fait quoi ?
L’épisode Cokanasiga refermé, Montpellier continue de scruter le marché, mais avec moins d’urgence et plus de recul. Le club garde un œil sur des profils complémentaires, sans se précipiter. L’idée, clairement affichée, c’est de miser sur la stabilité, d’intégrer des jeunes et d’éviter les mauvais coups de poker financiers.
À la clé : un groupe ambitieux, mais bâti de façon plus raisonnée, qui devrait permettre d’attaquer la saison prochaine avec moins de pression et plus de certitudes. Le Top 14, cette année encore, n’a pas fini de surprendre.
Source : RugbyPass
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO