Bordeaux-Bègles – Toulon : l’UBB veut surfer sur sa vague européenne pour écrire l’histoire

Publié le 21/06/2025
Tistou

L’Union Bordeaux-Bègles n’a pas vraiment eu le temps de redescendre de son nuage européen que déjà, le Top 14 lui propose un nouveau sommet à gravir. Ce samedi, les Girondins se mesurent à Toulon en demi-finale, à Lyon, avec en ligne de mire un premier sacre national et le rêve d’un doublé. Le contexte, la dynamique, les compos, la petite histoire dans la grande… On vous raconte tout sur ce choc très attendu.

L’UBB, championne d’Europe mais encore affamée

La saison de Bordeaux-Bègles a déjà marqué les esprits. En soulevant la Champions Cup fin mai à Cardiff, les hommes de Yannick Bru sont entrés dans le cercle fermé des clubs français rois d’Europe. Une performance majuscule, mais pas une fin en soi pour ce groupe qui a faim de tout.

À l’image de La Rochelle ou Brive avant eux, les Bordelais rêvent maintenant du Bouclier de Brennus, ce graal qui leur a échappé lors des quatre dernières demi-finales. Cette fois, pas de barrage à négocier, pas de jambes lourdes : grâce à une solide deuxième place en saison régulière, l’UBB a profité d’une semaine de repos bien méritée. De quoi arriver avec un peu plus de fraîcheur dans les jambes, et des ambitions pleinement assumées.

Un bémol tout de même : la blessure du phénoménal Louis Bielle-Biarrey, véritable machine à marquer cette saison (33 essais en 29 matchs toutes compétitions confondues), forfait pour cause de commotion. Adam Coleman, pilier du pack, manquera aussi à l’appel. Mais la bonne nouvelle, c’est que le capitaine Maxime Lucu et Romain Buros ont fait leur retour juste à temps. Et dans la foulée de la fête européenne, le groupe a surtout envie de continuer à écrire sa propre histoire.

Les compos : stabilité à Bordeaux, surprises à Toulon

Yannick Bru ne change pas une équipe qui gagne, ou presque. Pablo Uberti glisse sur l’aile à la place de Bielle-Biarrey, Guido Petti s’invite en deuxième ligne, et la troisième ligne sera animée par le trio Samu – GazzottiBochaton. L’expérience d’Arthur Retière sur le banc pourra aussi peser en fin de rencontre. Devant, on garde du solide avec Tameifuna, Lamothe et Poirot.

Côté Toulon, Pierre Mignoni joue la carte de l’expérience et de la continuité, mais réserve tout de même une surprise : Gabin Villière, tout juste remis d’une commotion, sera sur le banc. Ce sont Tuicuvu et Wainiqolo qui démarreront aux ailes, avec le duo Fainga’anuku – Sinzelle au centre, pendant que l’emblématique Ma’a Nonu reste finalement en tribune. Le pilier Pierre Damond fait aussi son apparition dans le groupe.

Du repos, un mental blindé… et la pression du favori

Treize semaines à fond, une finale européenne accrochée à l’histoire, puis quelques jours pour souffler et recharger les batteries. Cette pause, l’UBB ne l’avait jamais connue à ce stade de la saison. Les joueurs racontent qu’ils en avaient besoin, physiquement comme mentalement. Pour mieux digérer la victoire, canaliser l’euphorie et surtout remettre le bleu de chauffe pour les phases finales françaises.

Cette année, le staff a même misé sur un préparateur mental pour aider le groupe à progresser sur les détails : gestion des hauts et des bas, solidarité après un coup dur ou un essai encaissé, capacité à rester dans l’instant. « On veut transformer chaque situation, même négative, en énergie pour la suite, » glisse le capitaine Lucu. Avec ce supplément de maturité, Bordeaux n’avance plus caché, mais avec la cible dans le dos du champion d’Europe. Tout le monde veut faire tomber l’UBB, et Jefferson Poirot le dit sans détour : « On est champions d’Europe, mais en Top 14, on n’a encore rien gagné. »

Toulon, outsider avec des arguments

Pas besoin d’en faire des tonnes : Toulon sait gérer ces rendez-vous. Le RCT arrive sans pression, après avoir passé Castres en barrage, avec une dynamique de confiance et l’envie de retrouver ses valeurs de guerriers. Pierre Mignoni, passé maître dans l’art de préparer ces grands rendez-vous, sait que le piège est réel pour Bordeaux. Un sacre européen peut donner des ailes… ou alourdir les jambes. La chaleur annoncée à Lyon (plus de 30 °C au coup d’envoi) pourrait peser lourd, surtout si la bataille des avants tourne à l’épreuve de force.

Le vrai défi pour le RCT : canaliser la fougue bordelaise, gêner Lucu et Jalibert, et faire parler la puissance devant. Les retours de blessure et les choix tactiques peuvent faire la différence dans la gestion du money-time.

Et après, Toulouse en ligne de mire ?

Si Bordeaux passe, la finale pourrait bien ressembler à un feu d’artifice : UBB – Toulouse, l’affiche que toute la France du rugby attend. On se souvient que les Bordelais avaient réussi à faire tomber les Toulousains en demi-finale de Champions Cup, mais une finale de Top 14, c’est encore un autre monde.

Pour l’instant, pas question de se projeter. Ce Bordeaux-Bègles – Toulon promet déjà un énorme bras de fer. Entre l’appétit neuf d’un champion d’Europe et l’expérience froide d’un géant du rugby français, tout reste à écrire.

Ce duel, c’est un bout d’histoire qui se joue ce soir. Entre passé glorieux et avenir à écrire, Bordeaux-Bègles avance avec ambition, Toulon avec fierté. Rendez-vous à Lyon pour un match qui sent la poudre

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J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO