Jusqu’où peut aller l’Aviron Bayonnais ?

Publié le 23/04/2025
Louis

« Ce n’était pas prévu que l’Aviron soit quatrième à ce stade, mais avec nos résultats, nous avons montré que cette place nous revient. Aujourd’hui, nous n’avons plus de complexe. Nous sommes légitimes pour cette quatrième place. L’objectif est clair : on veut se qualifier pour les phases finales et, si possible, obtenir un barrage à domicile pour nos supporters ». Ces mots sont signés Grégory Patat, lors d’un entretien accordé à Rugbyrama cette semaine.

Car surprenant quatrième à cinq journées de l’épilogue de la saison régulière, l’Aviron Bayonnais n’en finit plus de séduire. S’il semble impossible d’aller chercher une place sur le podium, le trio de tête ayant plusieurs crans d’avance sur leurs poursuivants, l’objectif des Basques est désormais clair. Recevoir un barrage dans leur antre de Jean Dauger comme l’expliquait si bien leur manager. Et s’inviter enfin à la table des grands.

Un mois de septembre compliqué

Si nous devions être totalement transparents, nous n’aurions pas misé un centime sur une telle saison des partenaires de Camille Lopez au début de l’été. Rappelez-vous. Nous sommes en septembre et le Top 14 version 2024-2025 commence. La bande à Grégory Patat réalise un début d’exercice timide, pour ne pas dire plus. Un succès à l’arrachée contre l’USAP à Dauger, une lourde défaite à Pau et 50 points encaissés, une autre à Clermont et un nouveau succès miraculeux à domicile contre Montpellier.

À ce moment-là de la saison, nous ne donnions pas cher de la peau de Bayonne. Pire, on pensait dès lors que les pensionnaires de Jean Dauger, sûrement l’une des équipes les plus faibles de l’élite à ce stade de l’année, lutteraient toute la saison pour son maintien. Mal nous en a pris. Une défaite cruelle de trois points à Bordeaux plus tard et tout a changé. Une sorte de déclic.

L’Aviron, sûrement pas encore en place en septembre, a peu à peu élevé son niveau de jeu, récupéré certains internationaux, dont Manu Tuilagi, pour lancer sa saison à Anoeta en étrillant La Rochelle (37-7). De là, s’en est suivi une passe de trois autres victoires consécutives. Les choses avaient changé et c’est un doux euphémisme que de le dire. Nous ne parlions plus de l’Aviron comme candidat au maintien mais bien à la qualification.

Qui pour arrêter l’Aviron ?

Avec des recrues parisiennes comme Habel-Kuffner ou Segonds qui ont su se mettre au diapason, les Ciel et Blanc ont déployé un jeu attrayant, s’appuyant sur la solidité de ses deux ouvreurs (Lopez-Segonds) pour également gérer les moments faibles et les fulgurances de ses facteurs X pour déverrouiller les situations. On pense à Mateo Carrerras ou Sireli Maqala, sûrement l’un des meilleurs centres de la planète ovale, auteur de 10 essais cette saison sous la tunique bayonnaise. Mais il ne faut pas omettre de saluer la prestation d’un pack costaud, sûr de ses forces et notamment d’une troisième ligne XXL avec une profondeur d’effectif folle à ce poste. En gros, l’Aviron est une formation complète bien difficile à bouger.

Rendez-vous compte, l’équipe de Philippe Tayeb est invaincue cette saison à domicile. Autant dire qu’avec une telle force dans son stade, il est difficile d’imaginer l’Aviron sortir du Top 6 à l’issue de la saison. Surtout que les Basques sont capables de coups à l’extérieur. La réception de Pau à Anoeta ce samedi, pourrait, en cas de succès, quasiment assurer une place dans les six fin mai.

Mais l’essentiel reste donc un barrage à domicile. S’il compte six points d’avance sur Lyon sixième et dix sur Clermont, septième, Bayonne doit se méfier du CO, cinquième et seulement une longueur derrière. Surtout que les Basques connaissent l’avantage de recevoir un barrage qui plus est dans leur forteresse imprenable. Chaque chose en son temps, mais en terminant quatrième, une demi-finale pourrait être entrevue.

Il faudra d’abord battre Pau ce week-end et aborder le sprint final dans les meilleures conditions. Pour ensuite assurer une fin de saison historique sur les bords de l’Adour. Alors que beaucoup les voyaient s’écrouler, les Bayonnais ont su tenir ce rythme effréné. Il n’est pas question de lâcher prise à quelques journées de la fin et laisser échapper une quatrième place qui leur tend les bras.

Biberonné au rugby, tombé malade de ce sport lors de la Coupe du Monde 2003, alors que je savais à peine marcher, je suis le seul sudiste ayant renié le Stade Toulousain pour l’autre Stade… Français. Condamné à souffrir avec mon club de cœur, j’espère vous transmettre mon amour pour la balle ovale à travers XV Ovalie !