Ce dimanche 27 avril à 21h05, la Paris La Défense Arena sera le théâtre d’un derby qui n’aura rien de glamour. Entre le Racing 92 et le Stade Français, l’heure n’est plus aux grandes envolées, mais à la survie. Loin des années fastes, les deux clubs franciliens se retrouvent au bord du gouffre.
Ce n’est plus une bataille de style, c’est une lutte pour rester en Top 14.
Deux locomotives à l’arrêt
Ce choc entre les deux gros bras du rugby parisien aurait pu sentir la poudre pour d’autres raisons. Des places qualificatives, une rivalité haute en couleur, des tribunes pleines à craquer pour célébrer la suprématie locale. Mais on est en 2025, et ce derby a viré au match de la peur.
D’un côté, le Racing 92, 11e du classement avec 40 points, qui vient de chuter à Perpignan (28-24). De l’autre, un Stade Français tout aussi mal en point, 12e avec 36 points, comme Perpignan, et incapable de gagner le moindre match à l’extérieur cette saison. On ne parle plus de conquête du sommet, mais d’éviter le précipice.
Une atmosphère de tension
Julien Tastet, entraîneur des avants parisiens, ne fait pas dans la langue de bois : « On joue un championnat à quatre avec Perpignan, Vannes et le Racing. » Pas besoin d’en dire plus. Le Stade Français vient de perdre contre un Toulouse affaibli (21-27), sans même gratter un petit point. Et voilà que l’horizon se bouche encore un peu plus.
Le capitaine Gabrillagues et Sekou Macalou le disent aussi : plus question de calculer. Chaque match est une finale, chaque point peut compter double. La suite du calendrier ne pardonnera rien, surtout pour Paris, attendu la semaine prochaine à Perpignan, dans ce qui pourrait être un match couperet.
Un Racing instable, encore fragile
Depuis l’arrivée de Patrice Collazo en février, le Racing a repris un peu de couleurs. Mais les vieux démons sont toujours là. À Aimé-Giral, les Racingmen ont encore craqué dans les moments chauds : cartons, indiscipline, manque de maîtrise. Une équipe qui s’emballe, puis déraille.
Pour Romain Taofifenua, tout n’est pas perdu : « Il y a une bonne attitude. » Peut-être. Mais à ce stade de la saison, les intentions ne suffisent plus. Le Racing n’a gagné que 4 matchs à domicile cette saison. Et même à l’Arena, rien n’est garanti.
Le Stade Français en mode survie
En face, le Stade Français est un peu plus en panique. 10 défaites en 10 matchs à l’extérieur, une attaque à bout de souffle, une défense qui ne tient plus que par l’envie. Le club parisien s’est recroquevillé sur un jeu prudent, parfois trop. Le panache est aux abonnés absents.
Sekou Macalou ou Gabrillagues peuvent encore faire des différences, mais la dynamique est cassée. Romain Briatte l’avoue dans Midi Olympique : « On joue à se faire peur, pas à se faire plaisir. » Tout est dit.
Un match de caractère, pas d’esthètes
Ce match ne sera pas une fresque d’essais. Ce sera un combat, une bataille d’avants, de discipline, de nerfs. Entre un Racing fébrile et un Stade Français sans repères, l’équipe la plus lucide fera la différence. Les individualités peuvent peser, évidemment : Léo Barré côté ciel et blanc, Macalou pour les soldats roses. Mais c’est le mental qui tranchera.
Les supporters le savent : ce derby n’est pas pour les romantiques. C’est une épreuve pour ceux qui ont les nerfs solides. Chaque ballon gratté, chaque pénalité obtenue, chaque plaquage sera une petite victoire dans ce tunnel à ciel fermé.
Une rivalité vidée de son lustre
Il y a quelques années encore, cette affiche avait du panache. Un Racing ambitieux, un Stade Français flamboyant, des tribunes en fusion et des matchs à suspense. Aujourd’hui, les enjeux ont changé. Plus personne ne fanfaronne, chacun regarde derrière soi, la peur au ventre.
Et pourtant, le contexte donne à ce derby une intensité unique. Pas question de fierté régionale ici, mais de ne pas sombrer. Car le perdant pourrait glisser vers un barrage de maintien, voire pire, une descente. Un scénario qui semblait impensable pour ces deux mastodontes il y a encore un an.
Et après ?
Le derby ne scellera pas tout, mais il dira beaucoup. Le vainqueur pourra respirer un peu. Le perdant, lui, enchaînera les matchs sous tension, avec le doute en passager.
Une chose est sûre : dimanche soir, personne ne sortira indemne de ce match. Ni les joueurs, ni les staffs, ni les supporters. Il faudra un cœur bien accroché pour tenir jusqu’à la fin. Le Top 14 n’a jamais été aussi impitoyable.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO