Le Stade Toulousain a mis un terme à un long bras de fer en trouvant un accord avec Melvyn Jaminet pour lui rembourser plus de 500 000 euros. Une somme que l’arrière international avait avancée de sa poche pour pouvoir rejoindre le club en 2022. Si le joueur récupère enfin son argent, l’histoire, elle, est loin d’être totalement bouclée.
Une amende XXL et un montage qui interroge
Ce dossier n’a pas seulement coûté cher à Jaminet. Il a aussi fait mal à Toulouse. En mars, le club a écopé d’une amende de 1,3 million d’euros infligée par la Ligue nationale de rugby (LNR), pour contournement du salary cap.
En cause : un montage financier particulièrement flou, impliquant la société Pacific Heart, immatriculée à Tahiti, et plusieurs intermédiaires. L’argent aurait transité via cette entité, ce qui aurait permis au club de maquiller l’opération et de rester (officiellement) dans les clous du plafond salarial. Résultat : la somme initiale semble s’être évaporée, et aucun remboursement n’avait été fait à Jaminet jusqu’à récemment.
L’A2R garde un œil sur l’affaire
Malgré l’accord trouvé entre le joueur et son ancien club, l’Autorité de régulation du rugby (A2R) continue son enquête. Le gendarme du rugby ne lâche pas le dossier. Ses équipes se sont rendues à Toulouse, Perpignan et même à Biarritz, pour interroger plusieurs protagonistes, dont Arnaud Dubois, ancien avocat et aujourd’hui président du directoire du BO, qui aurait joué un rôle d’intermédiaire dans ce transfert.
L’objectif : faire la lumière sur le chemin exact de l’argent et sur la légalité du montage. Des sanctions supplémentaires — y compris sportives — ne sont pas exclues. Selon Dominique Debreyer, le patron de l’A2R, l’enquête pourrait s’étendre encore plusieurs mois.
Une affaire révélatrice des dérives du système
Ce feuilleton Jaminet n’est pas juste une affaire de dettes entre un joueur et un club. Il met surtout en évidence les limites et les dérives possibles dans la gestion des transferts. Quand un joueur doit s’endetter à titre personnel pour rejoindre un club, on peut légitimement s’interroger sur la transparence et l’équité du système.
Pour Jaminet, cette affaire semble se refermer avec ce remboursement. Mais pour le rugby français, le dossier reste ouvert. L’enquête de l’A2R pourrait bien poser de nouvelles balises pour encadrer plus strictement les transferts à venir.
Sources : La Dépêche
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO