Le Tournoi des Six Nations 2025 a commencé par un gros test pour l’Irlande face à l’Angleterre. Et s’il y a bien une chose à retenir de ce match, c’est que le XV du Trèfle a montré deux visages totalement opposés. Méconnaissable en première période, puis transfigurée après la pause, l’équipe de Simon Easterby a fini par s’imposer 27-22 à l’Aviva Stadium.
Alors, cette deuxième Irlande, celle qui a fait plier l’Angleterre en seconde période, est-elle celle qu’on va voir pendant tout le Tournoi ? Ou doit-on s’inquiéter de son entrée en matière poussive ?
Une première période qui interroge
Dès le coup d’envoi, l’Angleterre a pris le match par le bon bout. Pressing agressif, défense hermétique, impact physique énorme, les joueurs de Steve Borthwick ont mis l’Irlande sous pression, et cette dernière n’a jamais réussi à respirer.
Le premier essai de Cadan Murley dès la 9e minute, sur un jeu au pied parfaitement ajusté de Henry Slade, a donné le ton. En face, les Irlandais étaient timorés, imprécis, incapables de mettre en place leur jeu habituel. Il a fallu un exploit de Jamison Gibson-Park (35e) pour inscrire un essai et sauver un peu les apparences. Mais à la pause, le 5-10 en faveur des Anglais reflétait parfaitement la physionomie du match.
Une attaque trop stérile
Un des gros soucis de l’Irlande en première période, c’était son manque d’efficacité offensive. Beaucoup de possession, mais très peu de situations dangereuses, et surtout, une incapacité à franchir la ligne anglaise autrement que par des exploits individuels.
Le jeune ouvreur Sam Prendergast, titulaire surprise, a souffert dans la gestion du jeu, face à un Marcus Smith bien plus tranchant en face. Ce manque de maîtrise a permis aux Anglais de dicter le rythme et de frustrer les champions en titre.
Un tout autre visage après la pause
Mais voilà, à partir de la 50e minute, l’Irlande a enclenché la seconde. Bundee Aki a sonné la révolte avec un essai en force (51e), et à partir de là, la dynamique a basculé. Jack Crowley, entré à la place de Prendergast, a apporté plus de fluidité dans l’animation, et le pack irlandais a enfin pris le dessus.
Les essais de Tadhg Beirne (65e) et Dan Sheehan (72e) ont scellé le sort du match, offrant même un bonus offensif à l’Irlande. Une performance bien plus convaincante qui tranche totalement avec la faiblesse du premier acte.
Peut-on faire confiance à cette Irlande pour la suite ?
Ce premier match laisse des questions en suspens. Oui, l’Irlande a réagi, et ça prouve qu’elle a toujours les ressources pour remonter un match mal embarqué. Mais ce début de rencontre a mis en lumière des faiblesses inhabituelles : manque d’intensité, de réalisme et de maîtrise tactique.
L’équipe a montré qu’elle savait élever son niveau, mais elle devra éviter ce type de trous d’air si elle veut garder son titre. Avec un déplacement en Écosse la semaine prochaine, elle aura une nouvelle occasion de prouver si cette seconde mi-temps était un déclic… ou juste une réaction ponctuelle.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO