Coupe du monde 2035 : le projet fou d’Agustín Pichot qui divise déjà World Rugby

Written on 25/11/2025

L’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Chili veulent organiser ensemble la Coupe du monde 2035. Porté par Agustín Pichot, le projet sud-américain veut secouer un rugby mondial trop frileux.

En bref

  • Un projet inédit sur quatre pays : Argentine, Brésil, Uruguay et Chili veulent coorganiser le Mondial 2035
  • Pichot en mode visionnaire : l’ex-demi de mêlée pousse pour une vraie rupture dans l’attribution des Coupes du monde
  • Décision prévue en 2027 : les candidatures seront bouclées fin 2026, verdict un an plus tard
  • Concurrence sérieuse : Japon, Espagne, Italie et Émirats arabes unis sont aussi sur les rangs

L’Amérique du Sud veut sa part du gâteau

Jamais une Coupe du monde de rugby n’a été organisée en Amérique du Sud. Une anomalie, pour Agustín Pichot. L’ancien demi de mêlée des Pumas, très actif en coulisses depuis sa retraite, veut corriger ça. Son idée : une édition partagée entre l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Chili. Une première à cette échelle pour le rugby mondial.

« On a de beaux stades, une vraie culture rugby, de l’enthousiasme… et on n’a jamais eu notre chance », martèle Pichot, qui voit là une opportunité de casser le cycle habituel. Angleterre, France, Nouvelle-Zélande… les mêmes noms tournent en boucle depuis 1987. Mis à part le Japon en 2019 et les États-Unis prévus en 2031, rien n’a vraiment bougé.

Une candidature pas encore officielle… mais bien lancée

Pour l’instant, le projet est en discussions entre les fédés des quatre pays concernés. Pas encore de dossier formel, mais une dynamique réelle. World Rugby attend les candidatures officielles pour le 3e trimestre 2026, et désignera l’hôte en novembre 2027.

L’Argentine tiendrait le rôle central, mais l’idée d’un tournoi réparti sur le continent séduit. À l’image du Mondial de foot 2026 (États-Unis, Canada, Mexique), la version rugby pourrait aussi s’ouvrir à des formats multi-pays.

Pichot tape (encore) sur World Rugby

Agustín Pichot, c’est aussi un ton. Il ne mâche pas ses mots. Selon lui, World Rugby est figé, trop lent, trop frileux. Il parle de “mode survie”, d’un rugby dirigé par les mêmes grandes nations, qui bloquent l’émergence des autres.

Il en veut pour preuve la réforme de la Nations Championship, lancée sans relégation, verrouillant les places au sommet. Ou encore le nouveau tournoi à quatre entre les All Blacks, Springboks, Angleterre et France qui exclut les Pumas.

Pichot prône une vraie ouverture du système, avec des échanges réguliers entre nations majeures et émergentes, et une place plus grande aux “petits” dans le calendrier et les revenus.

L’Argentine, un poids lourd sans Coupe du monde

Trois demi-finales (2007, 2015, 2023), une place stable dans le Rugby Championship, des clubs compétitifs, une sélection olympique en 7… l’Argentine a tout du grand pays de rugby, sauf l’honneur d’accueillir un Mondial.

Le projet de 2035 viserait à réparer ça, tout en s’appuyant sur des partenaires régionaux de plus en plus solides. Le Chili a participé au Mondial 2023, l’Uruguay y est régulier depuis 2015, et le Brésil monte en puissance avec ses clubs dans la Super Rugby Americas.

Une course pas encore gagnée

Face à l’Amérique du Sud, d’autres candidatures sont déjà évoquées : Japon (après le succès de 2019), Espagne, Italie, et Émirats arabes unis. Autant dire que la concurrence sera rude.

Mais Pichot veut croire que le moment est venu d’élargir la carte du rugby mondial. Et il est prêt à batailler. Dans les réunions, sur les plateaux, ou même sur Twitter, il continue de pousser sa vision. “Je ne lâcherai pas. J’ai grandi dans ce sport, je mourrai dedans.”

Le message est clair : l’Amérique du Sud ne veut plus attendre.

Clovis

Clo, c’est notre gars sûr quand il s’agit de parler rugby. Il a ce don pour te transporter au cœur du match, te faire sentir la boue, entendre les impacts, vivre les essais comme si t’y étais. Avec lui, chaque article est une plongée dans ce qui fait le sel du rugby : passion, intensité, et un brin de folie.