Des joueurs cramés ? Une troisième ligne et des centres à suivre : tout savoir sur l’Australie

Written on 21/11/2025

On a déjà hâte d’y être ! Le XV de France défie l’Australie samedi soir au Stade de France, en clôture de sa campagne d’automne (21h10). Les Français, après deux performances frustrantes et peu convaincantes, essaieront de terminer ce triptyque en beauté contre une équipe difficile à juger à l’heure de l’écriture de ces lignes.

Pourquoi ? Car cette Australie là, veut tant bien que mal retrouver ses lettres de noblesse. Depuis 2015 et cette finale de Coupe du monde perdue, les Wallabies ont peu à peu régressé, au point de ne pas sortir des poules lors du Mondial français de 2023. Une anomalie et une triste première pour ce pays au sein duquel le XIII a pris le leadership. Mais à l’aube d’une Coupe du monde sur ses terres en 2027, l’Australie a mis en place des moyens pour truster de nouveau les sommets du rugby mondial.

Une Australie cramée ?

Si certains de leurs joyaux se sont exilés au XIII, les Green and Gold ont pu compter sur le retour de Carter Gordon, ainsi que sur le prochain come-back du virevoltant Mark Nawaqanitawase à l’été 2026. Gordon, blessé contre l’Italie, devait endosser le numéro dix après la mise à l’écart de James O’Connor et les performances en demi-teinte de Tane Edmed. Mais son forfait a finalement été acté ce matin même.

Parfois en déficit de puissance devant, la bande à Joe Schmidt a pu compter sur le retour de Will Skelton, pour densifier son pack et enfin répondre au défi physique de ses adversaires. Mais celui-ci manquera aussi le choc face aux Bleus. Malgré une tournée contre les Lions perdue (2-1), l’Australie a fait plus que douter la mythique sélection britannique avant de réaliser un Rugby Championship de haute volée, terrassant notamment les Springboks à Johannesburg ou dominant l’Argentine à Townsville.

Pourtant, le pays océanien n’y arrive pas depuis le début de cette tournée d’automne. Un succès poussif au Japon avec une formation remaniée (15-19), puis trois défaites, en Angleterre (25-7), en Italie (26-19) et enfin en Irlande le week-end dernier (46-19). Et surtout une seule victoire sur les sept dernières confrontations.

Alors comment expliquer cette baisse de régime depuis quelques matchs ? Déjà par le nombre de confrontations jouées. Depuis cet été, l’Australie a disputé quatorze matchs, le quinzième contre la France ce samedi soir (sans compter la saison de Super Rugby en club). Forcément, et comme l’expliquait James O’Connor, les partenaires d’Harry Wilson sont éreintés : “Nous ne sommes pas dans notre meilleure forme, en ce moment. Ces quinze derniers jours, on a été dominés à chaque fois. Mais ça ne vient pas d’un manque d’efforts. Les gars travaillent dur et tapent fort. Mais c’est une grande et longue saison pour l’Australie entre la série contre les Lions et le Rugby Championship. Les joueurs sont un peu fatigués.”

En plus de ça, le jeu prôné par Schmidt, s’il est attrayant, reste énergivore. Un rugby qui demande beaucoup de mouvement, les Australiens ne cessant de déplacer le ballon, mais pouvant parfois “se cramer” dans ce jeu à outrance. Bref, plusieurs facteurs qui expliquent cette usure. Ajoutez à cela les forfaits donc de Gordon, Tom Wright (l’un des meilleurs arrières de la planète), Will Skelton, Billy Pollard ou de leur meilleur neuf, Tate McDermott, et vous obtenez forcément des réponses à cette baisse de régime.

Les joueurs à suivre

Malgré cette extrême fatigue et ces blessures à la pelle, l’Australie reste une équipe talentueuse. Les piliers Angus Bell ou Taniela Tupou sont par exemple de sacrés porteurs de balle dans le jeu courant.

Mais c’est surtout cette troisième ligne qui nous a tapé dans l’œil. Si Rob Valetini commencera sur le banc, Fraser McReight est un formidable joueur. Petit gabarit, poison dans les rucks et hyperactif sur le terrain, il se complète avec son numéro huit et capitaine Harry Wilson. Ce dernier, puissant, est sûrement l’un des atouts maîtres de cette équipe et survole parfois les débats.

Derrière, on a logiquement jeté notre dévolu sur la paire de centres formée de Len Ikitau et Joseph Sua’ali’i. Si les Wallabies se cherchent une charnière, ils ont trouvé la bonne formule derrière. Davantage un second centre, Len Ikitau a été décalé en 12 pour laisser la place à Sua’ali’i, 22 ans, dégoté contre un pont d’or au XIII et star montante au pays. L’ancien prodige des Roosters a brillé lors du Rugby Championship, inscrivant notamment quatre essais en six matchs et se montrant particulièrement incisif. En revanche, sûrement lui aussi usé par cette saison, il est davantage discret sur cette tournée automnale, muselé par les défenses adverses. Et c’est au contraire Ikitau qui brille et s’affirme comme le véritable régulateur de cette ligne de trois-quarts. Soyons clair, le joueur d’Exeter est un indispensable de l’équipe de Joe Schmidt.

Enfin, nous vous conseillons également de regarder de près le jeune arrière qui officiera sur la pelouse de Saint-Denis. Lui ? C’est Max Jorgensen. Plutôt utilisé comme ailier, il assure l’intérim avec le numéro 15 depuis la grave blessure de Wright. Et c’est un phénomène.

À seulement 21 ans, le joueur des Waratahs est un serial marqueur, très fort dans les airs et qui nous régale de crochets et cadrages débordement en tout genre. Alors méfiance. Les Bleus sont prévenus.

Biberonné au rugby, tombé malade de ce sport lors de la Coupe du Monde 2003, alors que je savais à peine marcher, je suis le seul sudiste ayant renié le Stade Toulousain pour l’autre Stade… Français. Condamné à souffrir avec mon club de cœur, j’espère vous transmettre mon amour pour la balle ovale à travers XV Ovalie !