Nous avons bien failli assister à un moment d’histoire ce samedi sur la pelouse de Murrayfield. L’Écosse a longtemps cru à l’exploit et à une première victoire face à la Nouvelle-Zélande. Mais portés par un Damian McKenzie de gala, les visiteurs, indisciplinés (trois cartons jaunes) s’en sont sortis.
La première période est à l’avantage des Blacks. Sur une erreur en bord de ruck, Lord se saisit de l’ovale et transperce la défense locale. Le deuxième ligne fixe et sert superbement Cameron Roigard. En moins de 5 minutes, les hommes à la fougère ont déjà refroidi un Murrayfield en fusion (0-7, 4e).
Les protégés de Scott Robertson feront le siège de la ligne écossaise durant de nombreuses minutes. Mais les Néo-Zélandais, qui refusent de prendre les points, se heurtent à une défense hermétique. Beauden Barrett ajoute trois points et la Nouvelle-Zélande se détache à la demi-heure de jeu (0-10).
La bande à Gregor Townsend essaye mais semble impuissante. Même en supériorité numérique suite au carton jaune adressé à Leroy Carter, les Scots, parfois brouillons, n’inscrivent le moindre point. Au contraire, ce sont même les enfants d’Aotearoa qui, à 14, franchissent la ligne avant la pause par leur serial marqueur Will Jordan (0-17, mi-temps)
Les Écossais héroïques, McKenzie supersub
Mais alors que l’on pensait le XV du Chardon KO, ce fut tout le scénario contraire auquel nous avons eu droit au cours du second acte. Revigorés, les partenaires de Finn Russell se lancent dans un rugby total et mettent au supplice les Blacks. Ashman ramènera son équipe à dix points avant que Kyle Steyn ne conclue une offensive à plusieurs temps de jeu dans une liesse indescriptible (14-17, 52e).
Puis la rencontre bascule dans l’irrationnel. Ben White puis Darcy Graham sont à deux doigts de plonger en Terre promise, les Blacks enchaînant les cartons. Sur un hors-jeu de McKenzie, Finn Russell remet les deux équipes dos à dos à l’heure de jeu (17-17). Tout un pays se met à rêver d’un exploit. Malheureusement, c’était sans compter sur les dernières dix minutes sensationnelles du génie Damian McKenzie.
Entré en début de deuxième mi-temps, le joueur de 30 ans, exceptionnel avec les Chiefs mais parfois critiqué sous la tunique noire, a littéralement douché les espoirs locaux. D’abord sur un 50-22 d’exception afin d’inverser la pression. Puis dans la foulée, en inscrivant un essai formidable. Servi en bout de ligne, D-Mac tente de prendre de vitesse Kinghorn. L’arrière résiste au retour du Toulousain d’un raffut, puis sur un numéro de funambule pour éviter la touche, aplatit d’une manière spectaculaire (17-22, 74e).
McKenzie, visage ensanglanté et élu homme du match, conclut son chef d’œuvre d’une pénalité des 45 mètres en coin pour sceller le sort de la rencontre (17-25, 79e). L’Écosse aura tout donné mais semblait un poil juste pour faire tomber cette Nouvelle-Zélande là.
Biberonné au rugby, tombé malade de ce sport lors de la Coupe du Monde 2003, alors que je savais à peine marcher, je suis le seul sudiste ayant renié le Stade Toulousain pour l’autre Stade… Français. Condamné à souffrir avec mon club de cœur, j’espère vous transmettre mon amour pour la balle ovale à travers XV Ovalie !