La LNR dégaine contre R360 : menace de procès et clash avec World Rugby

Written on 28/10/2025

Nouveau rebondissement dans la saga R360. Alors que la ligue privée internationale continue de mijoter son grand coup médiatico-sportif, la LNR passe à l’offensive. Cette fois, ce n’est plus une mise en garde discrète, c’est carrément une menace de poursuites judiciaires. La Ligue française dénonce une “concurrence déloyale” et exige des comptes, tant au projet lui-même qu’à World Rugby. Le ton est monté d’un cran. Et le rugby mondial sent venir un sacré clash.

En bref

  • La LNR accuse R360 de vouloir parasiter le rugby professionnel existant : Le projet profiterait des structures existantes sans y contribuer
  • Deux courriers ont été envoyés début octobre à World Rugby et à l’AOTG : La LNR y demande des réponses précises et menace d’aller en justice
  • Le projet R360 propose une ligue mondiale privée, premium et indépendante des fédérations : Franchises internationales, 300 stars, 12 à 16 dates par an
  • Décision de World Rugby reportée à juin 2026 : Les organisateurs ont demandé un délai pour affiner leur dossier

R360, le projet qui agite (encore) le rugby mondial

Tu connais déjà les grandes lignes de R360 : une ligue privée hors système, portée notamment par l’ancien international anglais Mike Tindall, avec des franchises sans ancrage géographique, des salaires XXL et un calendrier plus light. Le modèle est inspiré de la Formule 1, avec des étapes aux quatre coins du monde : Paris, Barcelone, Los Angeles, Munich, Hong Kong, Dubaï…

Côté terrain, ce serait 8 franchises masculines (puis 10), 4 féminines, et environ 300 joueuses et joueurs triés sur le volet. Le tout dans un format premium taillé pour les diffuseurs, les sponsors et le public mondial. Sur le papier, ça ressemble à une version dopée du rugby pro actuel. Sauf que le système, lui, ne veut pas forcément ouvrir la porte.

Ce qui a changé : la LNR sort officiellement du bois

Jusqu’ici, les réactions étaient feutrées, entre inquiétude polie et silences gênés. Mais début octobre, la LNR a décidé de hausser le ton, en envoyant deux courriers fermes : l’un à World Rugby, l’autre directement à l’AOTG, la structure à l’origine de R360.

Le contenu est sans ambiguïté. La Ligue accuse le projet de vouloir profiter gratuitement des efforts et des investissements réalisés par les clubs français depuis des décennies, en matière de formation, de spectacle, d’image… sans en partager les contraintes ni les règles. Elle parle de position “parasitaire”, de déstabilisation de l’écosystème, et menace clairement d’actions en justice si le projet avance dans le flou.

Extrait du courrier :

« Nous nous réservons le droit de porter cette situation à l’attention des autorités compétentes et tribunaux. Nous considérons que cette situation relève notamment de la concurrence déloyale. »

Des questions qui restent sans réponses

La LNR ne se contente pas de taper du poing. Elle veut du concret. Voici les questions posées noir sur blanc aux promoteurs de R360 :

  • D’où vient le financement du projet ?
  • Quel sera le statut des contrats proposés aux joueurs : exclusif ? partiel ? en CDI ? via quelle législation ?
  • Quel sera le format précis de la compétition ?
  • Quelles garanties juridiques pour les franchises ?
  • L’AOTG sera-t-elle actionnaire ? Ou simple orga ?
  • Comment s’assurer que les règles financières et sportives seront respectées ?

En gros : beaucoup d’interrogations, très peu de réponses. Et en face, pour l’instant, une com’ lisse et des promesses, mais pas de détails tangibles.

World Rugby dans une position délicate

La Ligue ne s’arrête pas là. Elle interpelle aussi World Rugby, qu’elle accuse plus ou moins de laisser faire ce genre de projet sans fixer de cadre clair. Pour la LNR, l’instance internationale doit sortir de l’ambiguïté : soit elle valide R360 et assume d’ouvrir une nouvelle ère, soit elle fixe des limites nettes.

Le projet devait déjà être présenté au Conseil de World Rugby en septembre 2025, mais Tindall et sa bande ont demandé un délai. Prochain rendez-vous : juin 2026. En attendant, la LNR demande à ce que World Rugby précise publiquement ses critères d’approbation, notamment pour les compétitions organisées par des acteurs privés.

Le parallèle est évident avec la Super Ligue en foot, qui avait secoué l’UEFA. Depuis l’arrêt de la CJUE en 2023, les fédérations sont dans l’obligation de fixer des règles transparentes et non discriminatoires. Et la LNR veut que World Rugby prenne le même chemin.

Une guerre des modèles en filigrane

Derrière la bataille juridique et les postures, c’est un choc de visions qui se joue. D’un côté, un rugby institutionnel, structuré autour des clubs, des territoires, des logiques de formation et de solidarité. De l’autre, un projet libéral, mondialisé, déconnecté des frontières et taillé pour le business global.

R360 n’a pas encore vu le jour, mais le simple fait qu’il soit pris au sérieux montre bien que le rugby vit un tournant. Les clubs professionnels, eux, ont peur d’une fuite des stars, attirées par des calendriers allégés, des revenus records et des formats plus funs.

Ce qui pourrait (vraiment) tout faire basculer

La vraie question, maintenant, c’est : quand (et si) World Rugby dira oui ou non ? Parce que tant que le projet n’est ni interdit, ni validé, il flotte dans une zone grise. Et ça, c’est exactement ce que redoute la LNR. En attendant, les acteurs du rugby mondial avancent sur des œufs, chacun avec ses intérêts sous le bras.

Si World Rugby laisse la porte ouverte en juin 2026, même à moitié, le paysage du rugby pourrait changer très vite. Et les clubs n’auraient d’autre choix que de s’adapter… ou de lutter pour leur survie.

Source : L’Equipe

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J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO