À trois semaines d’un France–Afrique du Sud qui sent la poudre, le XV de France avance à l’aveugle, entre blessures, méformes et paris osés. Pendant ce temps, les Springboks arrivent avec une armée de champions du monde, le couteau entre les dents. Le 8 novembre au Stade de France, ça risque de piquer.
En bref
- Des forfaits à la pelle chez les Bleus : La moitié des cadres sont sur le flanc ou en reprise, Galthié devra composer avec un effectif diminué.
- Les Boks débarquent blindés : 23 champions du monde dans le groupe sud-africain, avec tous les gros bras et quelques jeunes flingueurs.
- La charnière française au bord du gouffre : Pas de Dupont, pas de Couilloud, incertitudes sur Serin et Lucu : la mêlée est dans le dur.
- Un match explosif en vue : France–Afrique du Sud, le 8 novembre, dans un Stade de France chauffé à blanc. L’occasion de laver l’affront de 2023 ?
Le XV de France en chantier permanent
Dans les bureaux de Marcoussis, on doit sérieusement commencer à se demander quel marabout a été consulté avant la Coupe du monde 2023. Deux ans plus tard, la poisse ne lâche toujours pas les Bleus. À quelques jours de la tournée d’automne, Fabien Galthié n’a toujours aucune certitude sur la moitié de ses postes.
Commençons par la première ligne, où l’hécatombe est presque totale. Uini Atonio (ischios), Tevita Tatafu (cheville) et Paul Mallez (cervicales) sont tous forfaits, et Cyril Baille n’a pas joué depuis un mois. Pour compenser, le staff pourrait relancer Régis Montagne, miser sur la jeunesse de Thomas Moukoro ou ressortir Rabah Slimani du placard.
Au talon, ce n’est pas mieux. Peato Mauvaka est out, Pierre Bourgarit s’est blessé ce week-end et grimace sur les images. Derrière Julien Marchand, c’est flou. Maxime Lamothe pourrait en profiter, tout comme Guillaume Cramont, la petite pépite toulousaine.
En troisième ligne, c’est le flou artistique autour de François Cros, pas réapparu depuis la 1ère journée. Charles Ollivon, lui, revient doucement d’une longue blessure. Heureusement, le réservoir est là : Alldritt, Jelonch, Jégou, Boudehent, Capilla ou encore Gazzotti sont tous dans les radars.
Charnière : Dupont, Couilloud, out… et maintenant ?
C’est la zone rouge. Antoine Dupont, toujours en convalescence après son opération du genou, est forfait. Baptiste Couilloud s’est blessé à l’épaule. Baptiste Serin est sorti prématurément contre le Racing. Maxime Lucu revient à peine après trois mois sans match. Galthié pourrait donc confier les clés à Nolann Le Garrec, avec Baptiste Jauneau en back-up. Gros saut dans le vide.
Heureusement, à l’ouverture, c’est un peu plus respirable. Jalibert marche sur l’eau, Ntamack revient bien, Joris Segonds cartonne avec Bayonne. Et si besoin, il reste Thomas Ramos, toujours aussi utile.
Derrière, des trous dans la raquette
Au centre, les absences de Danty, Moefana et peut-être Barassi changent la donne. Fickou est toujours là, mais derrière, ce sont les jeunes qui pointent le bout du nez : Gourgues, Brau-Boirie, Gailleton ou Depoortère. Il faudra oser.
Sur les ailes, Penaud et Bielle-Biarrey tiennent la baraque. Pour le reste, on attend peut-être la première cape du révélé de l’année Gaël Dréan. Et à l’arrière, Ramos sera évidemment là, mais derrière lui, c’est un concours entre Léo Barré, Tiberghien ou le revenant Melvyn Jaminet.
En face, les Springboks alignent l’artillerie lourde
Pendant que Galthié fait des nœuds avec sa liste, Rassie Erasmus déroule. La liste sud-africaine donne le tournis : 23 champions du monde, dont les monstres sacrés Etzebeth, Kolisi, Kolbe, Du Toit, De Allende, Pollard, Willemse, Snyman…
C’est bien simple, ils ne viennent pas en vacances. La seule vraie absence notable, c’est Faf de Klerk, non retenu. Bongi Mbonambi est en réserve. Et en prime, Erasmus injecte un peu de sang neuf : Zachary Porthen (21 ans), pilier droit surdoué, et surtout Sacha Feinberg-Mngomezulu, 23 ans, la pépite qu’ils surnomment déjà “le futur Libbok”.
Le message est clair : les Boks veulent dominer l’Europe cet automne.
Un calendrier qui ne pardonne pas
Leur tournée ? Cinq matchs en un mois, rien que ça.
- 1er novembre : Afrique du Sud – Japon
- 8 novembre : France – Afrique du Sud (Stade de France)
- 15 novembre : Italie – Afrique du Sud
- 22 novembre : Irlande – Afrique du Sud
- 29 novembre : pays de Galles – Afrique du Sud
Pas de match au rabais, pas de joueurs laissés au repos. Erasmus veut des certitudes, et les Bleus pourraient bien servir de crash-test grandeur nature.
Un remake qui fait grincer des dents
Ce France – Afrique du Sud, c’est bien plus qu’un test-match. C’est la revanche du quart de finale perdu en 2023, ce 28-27 au goût amer. Et si les Bleus n’ont pas oublié, les Boks non plus. Ils viennent pour dominer, pour montrer qu’ils sont toujours les boss, et pour rappeler que leur modèle, entre puissance et précision, reste une référence mondiale.
Galthié joue gros
Derrière les discours de prudence, Fabien Galthié sait très bien ce que représente cette tournée. Il n’a pas été épargné par les blessures, c’est vrai. Mais le XV de France est attendu. Son système de jeu, son réservoir de talents, sa capacité à se renouveler… tout sera jugé.
Face à une équipe aussi complète que l’Afrique du Sud, improviser ne suffira pas. Il va falloir des idées, du courage et un brin de folie. Et surtout, éviter une gifle à la maison qui relancerait tous les débats à six mois du Tournoi.
Source : Rugbyrama
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO

