Le projet R360, une nouvelle ligue privée pilotée par Mike Tindall, veut bousculer les codes du rugby avec un format mondialisé et des salaires mirobolants. Face à cette tentative de sécession, les grandes fédérations ont riposté en bloc, promettant l’exclusion des internationaux tentés par l’aventure.
En bref
- Huit nations s’unissent contre R360 : Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, France, Angleterre, Irlande, Écosse et Italie préviennent que les joueurs rejoignant R360 ne seront plus sélectionnés en équipe nationale.
- Un projet pensé comme une ligue fermée internationale : R360 prévoit 6 à 8 équipes masculines et 4 féminines, avec des franchises basées à Miami, Tokyo, Londres ou encore Madrid. Lancement prévu en octobre 2026.
- Des millions sur la table pour attirer les stars : Les têtes d’affiche pourraient toucher plus d’un million d’euros pour une saison de 17 matchs. Des joueurs du NRL et des noms des Lions britanniques seraient déjà ciblés.
- Pas de feu vert de World Rugby pour l’instant : Le projet n’a pas encore reçu l’aval de l’instance mondiale, et le syndicat international des joueurs appelle à la prudence avant toute signature.
Un projet ambitieux qui s’inspire du sport business à l’américaine
Derrière ce projet, on retrouve l’ancien champion du monde anglais Mike Tindall, qui rêve d’un rugby façon LIV Golf ou F1 : des franchises stars, un calendrier global, et un spectacle calibré pour séduire une audience mondiale. Pour la première saison, prévue en octobre 2026, R360 envisage un championnat resserré autour de 6 franchises masculines et 4 féminines, dans des villes stratégiques comme Boston, Tokyo, Dubai ou Lisbonne.
Les matchs seraient regroupés par “événements” sur différents continents, dans une logique de tournée. Le projet prévoit une montée en puissance sur trois saisons, avec un format type “grand prix”, une draft pour composer les effectifs et des contrats XXL pour attirer les meilleurs joueurs du monde.
Un front uni des fédérations pour contrer la fuite des talents
Le coup de tonnerre est venu de huit fédérations majeures – Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Angleterre, France, Irlande, Écosse et Italie – qui ont signé une déclaration commune inédite. Leur message est très clair : tout joueur ou membre de staff rejoignant R360 deviendra inéligible pour jouer en sélection nationale. Une manière d’étouffer dans l’œuf les ambitions de la ligue dissidente.
Les fédés dénoncent un projet qui, selon elles, menace l’équilibre du rugby mondial : pas de clarté sur la gestion de la santé des joueurs, aucune intégration dans le calendrier international, et un modèle jugé purement lucratif, risquant de siphonner les ressources investies dans les clubs, les jeunes et le rugby amateur.
Tindall et ses partenaires assurent vouloir coopérer, mais peinent à convaincre
Face à la levée de boucliers, les promoteurs de R360 assurent vouloir jouer la carte du dialogue. Ils affirment avoir transmis un dossier complet de 120 pages à World Rugby, promettent de libérer les joueurs pour les fenêtres internationales, et présentent la santé des joueurs comme une priorité, avec une saison allégée à 17 matchs maximum.
Mais dans les faits, aucune rencontre formelle n’a eu lieu avec toutes les fédérations. Et malgré les belles promesses, les instances historiques estiment que R360 avance en solo, sans proposer de vraie intégration dans l’écosystème existant.
Des stars tentées, mais un ticket à haut risque
Selon plusieurs sources, une dizaine de Wallabies, des joueurs des All Blacks, des Lions britanniques ou encore des Red Roses anglaises auraient déjà été approchés, voire engagés via des pré-contrats. R360 viserait aussi des noms du NRL, notamment des profils explosifs comme Kalyn Ponga ou Joseph Suaalii.
Mais pour tous ces joueurs, le choix est cornélien : rejoindre R360, c’est dire adieu au maillot national. Et à deux ans de la Coupe du monde 2027, le timing est compliqué. Les fédérations espèrent que cet enjeu suffira à refroidir les ardeurs. Même si, après le Mondial, certains pourraient franchir le pas – surtout les joueurs de second plan, ou ceux en fin de carrière.
Des zones grises, notamment au Pays de Galles et en Argentine
Deux cas particuliers se détachent. Le Pays de Galles, bien que signataire de la déclaration, laisse planer le doute sur sa propre politique de sélection, en pleine réflexion sur sa structure professionnelle. L’Argentine, quant à elle, reste en retrait du front commun. La majorité de ses internationaux évoluant déjà à l’étranger, l’AFA semble moins concernée dans l’immédiat.
Et maintenant ?
R360 espère un feu vert officiel de World Rugby à l’été 2026. D’ici là, la bataille va se jouer en coulisses, entre les promesses de modernité brandies par Tindall et la défense acharnée d’un modèle basé sur les sélections et le rugby de formation.
Les promoteurs de R360 veulent convaincre que le rugby peut exister en dehors de ses institutions historiques. Les fédérations, elles, entendent bien protéger leur territoire et leur autorité. Une chose est sûre : cette affaire est loin d’être terminée.
Source principale : Fox Sports
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO

