À peine entré dans l’arène, Henry Pollock bouscule tous les codes du rugby britannique. Premier match, première polémique : entre ses célébrations explosives, ses coups d’éclat et ses erreurs, le jeune flanker de Northampton est devenu en un éclair le sujet numéro un chez les supporters, les anciens joueurs et même ses propres coéquipiers. Mais que cache vraiment ce phénomène qui dérange autant qu’il fascine ?
Un début rugissant sous les projecteurs
Tout juste 20 ans et déjà la pression qui va avec le maillot rouge des Lions britanniques et irlandais. Pour ses grands débuts à l’Aviva Stadium, Pollock n’a pas attendu de fouler la pelouse pour se faire remarquer : un « Let’s go! » lancé plein d’énergie, capté par toutes les caméras, a mis le feu aux réseaux sociaux avant même qu’il ait touché son premier ballon.
Sa présence est immédiate, son attitude divise. D’un côté, beaucoup y voient le symbole d’une jeunesse qui ose, un joueur qui n’a pas froid aux yeux. De l’autre, certains trouvent que le show est un peu trop appuyé, que Pollock en fait trop et qu’il va devoir prouver sur le terrain.
Coup d’arrêt et critiques dès la première sortie
Côté performance, sa première n’a pas fait taire les sceptiques. Entré en seconde mi-temps, Pollock vit un baptême du feu compliqué : il manque un plaquage décisif, menant directement à un essai argentin, puis perd un ballon précieux dans les ultimes instants du match. Résultat : note moyenne (5/10), débats instantanés, et une question qui tourne en boucle : Pollock n’est-il pas allé trop vite en besogne ?
Les réseaux sociaux s’emballent, chacun y va de son avis. Certains commentateurs s’agacent de son manque de retenue ; d’autres le défendent, estimant qu’il amène cette fraîcheur et cette audace qui manquaient aux Lions ces dernières années.
Soutiens et détracteurs, l’Angleterre se divise
La personnalité de Pollock n’a laissé personne indifférent. Si une partie des fans et d’anciens joueurs l’accusent de manquer d’humilité, d’autres montent au créneau. Matt Litchfield, père d’un joueur de Northampton, prend la parole pour défendre « un phénomène sincère, qui vit le rugby à 200% ».
Même dans le vestiaire, les avis sont partagés : certains voient en Pollock un leader en devenir, capable de réveiller toute une équipe, d’autres se méfient de cette confiance jugée un peu trop visible pour un rookie.
Alan Quinlan : « Un joueur qu’on adore détester »
L’ancien international irlandais Alan Quinlan ne mâche pas ses mots : « S’il jouait contre moi, je voudrais le tuer ! » confie-t-il dans un entretien sans filtre. Mais derrière la provocation, Quinlan se dit admiratif de la puissance, de la maturité et du flair du jeune anglais. Pour lui, Pollock n’est pas encore prêt à démarrer un test chez les Lions, mais il pourrait vite devenir le joker parfait, celui qu’on lance dans la bagarre quand il faut renverser un match.
Sa présence, son attitude, ses célébrations : tout chez Pollock attire le regard, agace ou fascine, mais il ne laisse jamais indifférent. Et dans le rugby britannique, c’est rarement un hasard.
Le staff temporise, Pollock sous haute surveillance
Du côté d’Andy Farrell et de son équipe, pas question de brûler les étapes. Pollock aura une nouvelle chance de s’exprimer face à la Western Force. Ses coaches surveillent autant ses gestes que son comportement. L’objectif : canaliser l’énergie, tout en conservant cette confiance qui fait déjà sa marque de fabrique.
Plus qu’un simple phénomène de mode ?
L’émergence de Pollock intervient dans un contexte où la hiérarchie chez les Lions n’a jamais paru aussi ouverte. À part les cadres comme Tom Curry, Itoje ou Sheehan, rien n’est joué et chaque match peut redistribuer les cartes. Pollock représente cette nouvelle génération qui ne demande qu’à bousculer l’ordre établi.
Sa trajectoire, déjà jalonnée de débats, illustre bien la tension entre tradition et nouveauté, respect des codes et goût du spectaculaire. D’ici la fin de la tournée, Pollock aura d’autres occasions de prouver qu’il n’est pas qu’un effet de mode. Reste à savoir s’il saura transformer l’essai, sur et en dehors du terrain.
Sources : Planet Rugby
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO