Retour inattendu de James O’Connor avec l’Australie : l’odyssée folle d’un génie du rugby

Written on 07/05/2025

C’est un destin hors norme, une vie faite de hauts et bas, qui pourrait nous prendre des heures à conter. James O’Connor. Ce nom ne vous est pas inconnu, d’autant plus si vous êtes un aficionado du Rugby Club Toulonnais. Avec sa gueule d’ange, ses crochets déroutants, capable de couvrir tous les postes de derrière, l’Australien débarque en 2014 sur la Rade avant de faire un détour par les Reds et d’y revenir jusqu’en 2017.

Avant d’atterrir dans les travées de Mayol, « JOC » s’est fait un nom aux antipodes du globe, en Australie. Plus jeune joueur à disputer un match de Super Rugby, deuxième plus jeune joueur à enfiler le maillot des Wallabies, il bat tous les records de précocité. Avec ses compères Quade Cooper et Kurtley Beale, il incarne cette nouvelle génération du rugby australien qui doit tout rafler. Oui mais voilà, d’innombrables frasques et le joueur est banni des Wallabies en 2013, alors qu’il n’a que 23 ans et asseyez-vous bien, déjà 44 sélections en poche.

En Europe, à Toulon, on pense qu’une sombre histoire de cocaïne va alors mettre fin à sa carrière de rugbyman professionnel. C’est tout le contraire qui se passe. O’Connor s’exile à Sale, s’assagit, admet faire un travail sur lui, soigne son corps meurtri et se plonge pleinement dans le rugby. Le début de la rédemption. Résultat ? En 2019, il retourne au pays et est sélectionné six ans après sa dernière sélection avec les Greens and Gold pour participer à la Coupe du Monde. Un retour en grande pompe de l’enfant prodige qui remportera ensuite un Super Rugby Australia avec les Reds en 2021.

Transfiguré et apaisé, O’Connor a disputé sa dernière rencontre avec les Wallabies le 13 août 2022 lors d’une lourde défaite en Argentine. Depuis, on pensait l’idylle entre le natif de Southport et la sélection nationale terminée et que le compteur resterait bloqué à 64 sélections. Mais l’histoire, pourrait encore une fois nous prendre de court.

James O’Connor de retour contre les Lions Britanniques ?

Après une dernière saison compliquée avec les Reds, marquée par une longue blessure, James O’Connor surprend une nouvelle fois son monde en s’engageant pour l’exercice 2025 avec les Crusaders, la meilleure équipe de Super Rugby de la dernière décennie.

En Nouvelle-Zélande, il doit participer à la reconstruction de la franchise basée à Christchurch et suppléé le prometteur demi d’ouverture Taha Kemara lors des fins de match. Et « JOC » l’a fait avec brio. Cantonné à un rôle de remplaçant, (il a été une fois titulaire contre les Moana Pasifika), sa science du jeu, son expérience, permettent aux Crusaders de gérer les moments chauds. Face aux Blues, alors que Kemara était en difficulté, sa rentrée a changé la physionomie de la partie et O’Connor a même inscrit la pénalité de la gagne sur la sirène.

Un retour au premier plan donc. Et contre toute attente, ces bonnes performances pourraient lui valoir un retour inattendu avec l’Australie. Un deuxième come-back retentissant de l’enfant roi et ça, personne ne l’avait vu venir. On exagère ? Pas du tout. En conférence de presse, le sélectionneur Joe Schmidt a avoué, à demi-mot, qu’il appellerait James O’Connor pour participer à la tournée contre les Lions Britanniques : « J’ai eu une bonne conversation avec O’Connor. Tom (Lynagh), et même Noah (Lolesio), sont encore jeunes en termes d’expérience internationale. James fait donc partie du casse-tête. Nous travaillerons dur pour obtenir le meilleur équilibre. »

Il faut dire que Lolesio, qui doit s’exiler au Japon, pourrait être placardisé par Schmidt alors que Lynagh est encore jeune pour prendre les clés du camion et manque d’expérience au niveau international.

Cela serait un sublime signe du destin pour un joueur, que l’on enterre, mais qui revient à chaque fois nous rappeler qu’il est l’un de ces enfants du rugby, frappés par la grâce, talentueux au possible. À 34 ans, O’Connor, numéro 10 dans le dos, pourrait affronter les Lions Britanniques, pour ce qui serait l’une des plus belles histoires de sa carrière. Douze ans auparavant, alors qu’il était encore le bad boy du rugby australien, il débutait aussi la tournée titulaire contre la mythique sélection britannique. L’histoire pourrait se répéter. Une sacrée revanche sur la vie.

Biberonné au rugby, tombé malade de ce sport lors de la Coupe du Monde 2003, alors que je savais à peine marcher, je suis le seul sudiste ayant renié le Stade Toulousain pour l’autre Stade… Français. Condamné à souffrir avec mon club de cœur, j’espère vous transmettre mon amour pour la balle ovale à travers XV Ovalie !