Henry Pollock n’a que 20 ans, mais déjà tout d’un grand. Le troisième ligne de Northampton, révélation de la saison anglaise, s’est imposé comme une des têtes d’affiche les plus inattendues – et les plus clivantes – à l’approche de l’annonce du groupe des Lions britanniques et irlandais.
Entre performances majuscules et tempérament bien trempé, le flanker ne passe pas inaperçu. Et clairement, ça ne lui déplaît pas.
De l’ombre à la lumière en moins d’un an
Il y a un an, Pollock assistait en simple supporter, déguisé, à la demi-finale de Champions Cup entre Leinster et Northampton. Un an plus tard, il claque un essai de 50 mètres dans ce même match, au stade Aviva, sous les yeux de tout le gratin européen. Et pas un essai banal : une prise d’intervalle pleine balle depuis la ligne médiane, un crochet sur Sam Prendergast, et une célébration qui a fait le tour des réseaux — deux doigts sur le cou, comme pour vérifier s’il avait encore un pouls. Pas mal, pour un gamin de 20 ans.
It’s getting out of hand 🤯
— Northampton Saints 😇 (@SaintsRugby) March 29, 2025
Another special play from Henry Pollock. pic.twitter.com/FXZtHf6jgM
Le match, remporté 37-24 par les Saints, a mis en lumière tout ce que Pollock sait faire : vitesse, lecture du jeu, activité défensive de tous les instants. 18 plaquages, 21 rucks défensifs disputés, des courses pleines d’intention… Ce n’était pas juste un feu d’artifice, c’était une démonstration.
Un caractère qui dérange… ou qui inspire
Chez les anciens, son attitude divise. Maro Itoje l’a décrit comme “absolument pénible”, un “pest” sur le terrain. Courtney Lawes, son ex-coéquipier, n’a pas mâché ses mots dans The Times, le qualifiant de “cocky little b******”. Ce à quoi Pollock répond avec le sourire : “Je veux agacer, je veux me glisser dans la tête de l’adversaire. C’est comme ça que je joue.”
Loin de s’excuser, il assume cette confiance qu’on lui reproche parfois. Il la transforme en moteur. “Tu peux pas tout contrôler, dit-il. Si je suis pris avec les Lions, ce serait un honneur. Sinon, je me relèverai. Je suis encore jeune.” Et il a raison.
Des chiffres qui parlent pour lui
Côté stats, tout est là. Face à une des meilleures équipes d’Europe, Pollock n’a pas juste brillé par une action isolée. Il a été le joueur le plus actif du match. Ses chiffres défensifs font écho à ce que Andy Farrell, sélectionneur des Lions, recherche : de l’intensité, de la constance, du sacrifice.
La nouvelle pépite du rugby anglais 💎
— Six Nations (FR) (@SixNations_FR) May 6, 2025
Henry Pollock avait déjà fait sensation lors de ses débuts dans le Tournoi, cette année 🤩#SixNationsRugby pic.twitter.com/6hRcXp7uOQ
Depuis plusieurs mois, le jeune flanker a enchaîné les performances de haut niveau, que ce soit en Premiership ou en Champions Cup. Il a même inscrit un doublé lors de sa première sélection avec l’Angleterre contre le Pays de Galles pendant le dernier Tournoi.
Une candidature impossible à ignorer
On l’annonçait comme trop jeune, pas assez expérimenté, trop fougueux. Il a répondu avec du jeu, du style, et des résultats. Même Rob Kearney, qui le pointait du doigt avant le match à Dublin, a dû ravaler ses critiques en direct sur Premier Sports.
Pollock n’est peut-être pas encore un cadre, mais il est déjà un phénomène. Et il incarne quelque chose de fort : une génération qui ne veut plus attendre, qui veut bousculer les codes, et qui a les épaules pour le faire.
Un Lion qui rugit plus tôt que prévu ?
L’annonce du groupe Lions arrive ce jeudi, et tout le monde sera fixé. Mais une chose est sûre : Henry Pollock n’est plus une promesse. C’est une réalité. Un joueur qui fait parler, qui fait lever les foules, et qui commence à faire douter les certitudes. Qu’on l’adore ou qu’on le critique, il faudra compter avec lui.
Et s’il prend l’avion pour l’Australie cet été, ce ne sera pas un cadeau. Ce sera mérité.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO