Buros, l’autre fantastique de la ligne d’attaque girondine

Written on 05/05/2025

Hier, l’Union Bordeaux-Bègles s’est hissée en finale d’une compétition européenne pour la première fois de son histoire. Ce sera à Cardiff, le 24 mai prochain, face à une équipe de Northampton, elle aussi magnifique, victorieuse du Leinster à Dublin et copie conforme de la formation girondine dans sa volonté de produire du jeu à outrance.

Bref une rencontre qui promet entre notamment deux lignes de trois-quarts XXL et quelques facteurs X devant comme peuvent l’être Henry Pollock ou Pete Samu. Ce dimanche, on a logiquement vanté les mérites d’une charnière bordelo-béglaise impériale, dans le sillage d’un Matthieu Jalibert intouchable lorsqu’il est à ce niveau. On s’est extasié devant les énièmes fulgurances de Louis Bielle-Biarrey. Avant la rencontre, nous n’avions d’yeux que pour Penaud, Depoortère ou Moefana. Et si on le cite timidement parfois, force est de constater que Romain Buros, trop sous-estimé, est, lui aussi, un maillon essentiel à cette ligne d’attaque où regorge pléthore de talents.

Buros une partie à conjuguer au plus-que-parfait

Ce n’est peut-être pas le plus connu. Encore que, les aficionados de la balle ovale savent depuis bien longtemps à quel point Romain Buros est un arrière talentueux, la majorité plébiscitant pour le voir en Bleu, vœu exaucé en novembre dernier lorsqu’il fut propulsé titulaire face aux Blacks.

Au milieu de cette pléiade d’internationaux à Bordeaux, Buros s’est fait un nom. Encore une fois, nous mettons en avant les performances de ses coéquipiers de derrière, impériaux hier. Mais Buros, fut impeccable et sûrement l’un des meilleurs girondins sur la pelouse du Matmut Atlantique au cours de cette demi-finale de haut niveau.

Il fut notamment le détonateur sur un renversement amorcé en première période alors que le score était de 11 à 10 en faveur des Toulousains. Servi dans le dos par Diaby, Buros navigue, prend de vitesse Willis, perce sur une trentaine de mètres, crochette Ntamack avant de se faire reprendre par Graou et Mallia à quelques mètres de l’en but. Quelques temps de jeu plus tard, « LBB » conclura cette action de classe et inscrira le deuxième essai bordelais.

Serein dans le fond du terrain, alternant parfaitement entre relances à la main ou au pied, il fut également utilisé à plusieurs reprises comme 5/8e en premier attaquant pour remplacer Jalibert dans certaines situations. En gros, Buros joue parfois comme un second 10 et occupe une place primordiale dans le système de jeu de Yannick Bru. Par exemple, c’est lui, peu avant la demi-heure de jeu, qui fut servi dans le dos par Cazaux. En position d’ouvreur, il a alors allongé une sublime passe pour Penaud, qui d’un coup de pied à suivre plus tard, a failli tromper une nouvelle fois la défense toulousaine. Si vous observez attentivement, il n’est pas rare de le voir prendre les commandes du jeu.

Une sérénité à toute épreuve

Outre ces coups d’éclats qui ont décanté des situations, il fut également très propre dans son rugby. Notamment sous les ballons hauts et sur ce dangereux rasant de Romain Ntamack qu’il a parfaitement négocié avant de dégager son camp. Il aurait pu récolter une pénalité pour un plaquage de Neti mais celui-ci était légal, bien qu’appuyé. Bref, une partie à conjuguer au plus-que-parfait pour un joueur qui ne cesse de briller sous la tunique marine.

Une chose est sûre, pour décrocher la Champions Cup, l’Union Bordeaux-Bègles aura besoin de toutes ses forces vives. Et Buros, bien que moins clinquant que les Bielle-Biarrey, Jalibert et consort, en fait plus que jamais parti.

Biberonné au rugby, tombé malade de ce sport lors de la Coupe du Monde 2003, alors que je savais à peine marcher, je suis le seul sudiste ayant renié le Stade Toulousain pour l’autre Stade… Français. Condamné à souffrir avec mon club de cœur, j’espère vous transmettre mon amour pour la balle ovale à travers XV Ovalie !