Battu 35 à 18 en demi-finale de Champions Cup par une UBB ultra-efficace, le Stade Toulousain a quitté l’Europe avec une belle désillusion. Mais ce n’est pas tant le score que les propos de Romain Ntamack à la sortie du terrain qui font jaser. Une déclaration à chaud, un brin piquante, qui n’a laissé personne indifférent.
“Ils sont loin d’être au-dessus” : l’analyse qui pique
Face caméra, au micro de France TV, Ntamack n’a pas tergiversé. Pour lui, l’Union Bordeaux-Bègles n’a pas survolé le match. « Ils sont loin d’être au-dessus de nous », a-t-il lancé, pointant plutôt la froide efficacité girondine : « À chaque fois qu’ils sont venus dans notre camp, ils ont marqué. Nous non. » Il insiste : la différence s’est faite dans les zones de vérité, pas dans le contenu du jeu.
Un discours lucide sur le fond – Bordeaux a marqué sur quasiment toutes ses occasions – mais un ton amer qui a rapidement fait grimacer. Surtout en contraste avec le score net et le visage bien plus serein montré par les Bordelais.
🏉 #InvestecChampionsCup | 🗣️ "Non, je ne suis pas d'accord. Ils sont loin d'être au-dessus de nous. Ils sont hyper réalistes, c'est ça la différence aujourd'hui.
— francetvsport (@francetvsport) May 4, 2025
🎙️ La réaction de Romain Ntamack qui n'a pas trouvé l'UBB supérieure dans le jeu malgré la défaite. pic.twitter.com/vviwLneB1t
Bordeaux en mission, Toulouse frustré
Ce match, l’UBB l’a joué avec la rage au ventre. Matthieu Jalibert, dans tous les bons coups, a mené la barque avec sang-froid. Et autour de lui, un collectif bien huilé a déroulé son plan : agresser, punir, verrouiller. « On savait qu’on devait frapper fort dès le début », résumait l’ouvreur bordelais. Maxime Lucu, Louis Bielle-Biarrey, tous ont souligné la même chose : une envie de revanche après des années de frustration, et un public bouillant comme carburant.
En face, Toulouse n’a jamais vraiment pris le contrôle. Quelques séquences propres, un peu de grinta, mais jamais la mainmise. Et quand l’adversaire score à chaque passage dans les 22… difficile de se relever.
Le seum version réseaux : Ntamack ciblé de toutes parts
Si Ntamack pensait passer son message tranquillement, les réseaux sociaux l’ont vite rappelé à l’ordre. En quelques heures, Twitter s’est transformé en ring anti-Romain. Les messages pleuvent : « le melon pèse trop lourd », « t’as pris 35 pions, remets-toi en question », « Jalibert t’a donné une leçon ».
Certains lui reprochent de ne pas avoir félicité l’UBB, d’autres de vivre sur son nom et de ne plus répondre présent dans les grands matchs. Son statut d’intouchable à Toulouse comme en équipe de France, déjà critiqué depuis quelques mois, est remis sur le tapis.
Et quand on voit l’écart avec la classe tranquille de Jalibert après le match, la comparaison devient gênante.
Plus qu’un coup de chaud : un malaise qui traîne
Cette sortie, c’est peut-être plus qu’un simple excès de frustration. Toulouse, souvent souverain en championnat, peine à imposer sa loi en Europe depuis deux saisons. Et Ntamack, censé incarner le relais du projet, semble s’étioler sous la pression. Trop discret balle en main, pas assez influent… et désormais contesté même en interne selon certaines rumeurs.
La frustration est compréhensible. Une demi-finale de Champions Cup, ça ne se joue pas tous les jours. Mais la manière de la digérer compte aussi. Et là-dessus, le n°10 toulousain a raté la cible.
Une finale inédite et une occasion manquée
Pendant que Toulouse digère, l’UBB file à Cardiff pour sa première finale européenne. Elle affrontera Northampton, tombeur du Leinster. Un choc inattendu entre deux équipes qui cassaient rarement la baraque ces dernières années, et qui ont su saisir leur moment.
Pour Toulouse, la saison est loin d’être finie. Il reste le Top 14 et une place dans le dernier carré à aller chercher. Mais cette élimination laisse des traces. Et si le club sait gérer les défaites, ses leaders devront aussi apprendre à mieux les raconter.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO