Dans un match complètement fou à Dublin, Northampton a renversé le favori Leinster (37-34) et décroche une place en finale de Champions Cup. Un scénario renversant qui relance le rêve européen des Saints, et pourrait inspirer l’UBB face à Toulouse.
Un début de match inattendu, une mi-temps anglaise
Personne n’aurait parié là-dessus. Pas à Dublin, pas face à cette machine du Leinster qui venait d’enchaîner deux démonstrations en phase finale sans encaisser un seul point. Et pourtant, ce sont bien les Saints de Northampton qui ont dicté le tempo, dès les premières minutes.
À la 8e, Fin Smith perce plein axe, glisse un petit coup de pied et trouve Tommy Freeman, lancé comme une flèche. Premier essai. Et le début d’un calvaire pour les Irlandais. Le jeu est propre, tranchant, les Anglais font mal sur chaque offensive. Freeman, en feu, inscrit un triplé en une mi-temps (8e, 37e, 39e). Entre-temps, Henry Pollock surgit après un regroupement, déborde Prendergast et aplatit. À la pause, le tableau affiche un improbable 27-15 pour Northampton.
Dans les tribunes de l’Aviva, personne n’y croit. Le Leinster, dominateur ces dernières années en Champions Cup, est en train de sombrer.
Exploit monumental de Northampton qui élimine le Leinster en Irlande 37-34, sensation folle mais c'est mérité pour les anglais qui ont inscrit 5 essais dont un triplé de Freeman 🔥
— catourneovale (@catourneovale) May 3, 2025
Et si on avait un autre exploit demain @UBBrugby 😉#LEIVNOR #ChampionsCuppic.twitter.com/86ERQF1BjP
Le réveil (trop tardif) du Leinster
De retour des vestiaires, les Irlandais haussent le ton. Caelan Doris puis Josh van der Flier sonnent la révolte, et l’écart fond. À l’heure de jeu, les Saints ne mènent plus que de deux petits points. James Ramm réplique côté Northampton (34-27), mais le suspense reste total jusqu’au bout.
James Lowe ramène le Leinster à trois longueurs (34-37), et dans les dernières minutes, l’Aviva retient son souffle. Les Irlandais pilonnent, jouent à la main à cinq mètres, pensent même marquer avec Ross Byrne… mais l’essai est refusé. Et dans une dernière défense à 14 contre 15, les Saints ferment la porte. Définitivement.
Des hommes clés dans une soirée historique
Derrière ce coup d’éclat, trois noms ressortent : Tommy Freeman, d’abord, insaisissable, précis, tranchant. Son triplé en première période a assommé les Irlandais. Fin Smith, ensuite, patron du jeu, juste dans ses choix, parfait pour mettre du rythme. Et Henry Pollock, omniprésent, aussi tranchant ballon en main que solide défensivement. Une mention aussi pour la défense collective, héroïque dans les derniers instants malgré l’infériorité numérique.
Northampton renoue avec les sommets
Quinze ans après sa dernière finale, Northampton retrouvera le dernier carré européen. Et tentera d’accrocher une deuxième étoile, vingt-cinq ans après la première. Une performance d’autant plus marquante que les Saints ne brillent pas en championnat (actuellement 7e sur 10). Cette Champions Cup est leur grand objectif, et ils s’en sont donné les moyens.
Avec ce succès, Northampton devient la première équipe anglaise à atteindre la finale depuis 2020. Ils attendent désormais de savoir qui, de l’UBB ou du Stade toulousain, sera leur adversaire à Cardiff le 24 mai.
Un message pour Bordeaux-Bègles
Cet après-midi, l’Union Bordeaux-Bègles affronte Toulouse dans l’autre demi-finale. Pas vraiment favoris, les Bordelais peuvent puiser une vraie source d’inspiration dans ce que Northampton vient de réussir. Ils aussi sont dans la peau de l’équipe qu’on n’attend pas.
Les Saints ont montré que tout est possible : avec du panache, un plan clair, de la fraîcheur et une défense de fer, même un ogre peut tomber. Pour l’UBB, souvent freinée à ce stade de la compétition, ce choc face à Toulouse pourrait marquer un tournant. Northampton vient de rappeler une chose simple : en Champions Cup, l’étiquette de favori ne garantit rien.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO