Le Biarritz Olympique joue gros. Auditionné ce jeudi matin par la Fédération française de rugby dans le cadre de son appel contre la relégation en Nationale, le club basque est désormais suspendu à la décision finale, attendue dans la journée de vendredi. Malgré les discours rassurants, l’issue reste incertaine.
Une défense bien préparée, mais pas encore décisive
Le BO a présenté ses arguments par visioconférence devant les instances fédérales, dans l’espoir de faire sauter la décision de la LNR, qui avait acté sa relégation administrative en Nationale mi-mai. Officiellement, tout s’est « bien passé » d’après Cyril Arrosteguy, le président du directoire. En interne, on parle d’un dossier solide, mais certains rappellent que dans ce genre de cas, la technique ne fait pas tout. Un cadre du club glisse : « Ça reste du rugby français, il y a toujours un peu de politique dans ce genre de décision. »
Le club reste prudent, mais affiche une certaine sérénité. Arrosteguy estime que les griefs initiaux – retards dans les documents, trésorerie insuffisante – ont été réglés. Le club a notamment sécurisé 2,7 millions d’euros de garantie grâce à Otium, le fonds d’investissement de Pierre-Édouard Stérin, pour rassurer les instances.
Un puzzle financier laborieusement complété
Au cœur du problème : un trou de 750 000 euros dans la trésorerie du club. Pour éviter la chute, les dirigeants ont dégainé une opération de sauvetage en trois temps : 250 000 euros de la mairie, 250 000 de partenaires privés (dont Patrick Arrosteguy, père de Cyril), et 250 000 d’Otium, en plus des millions déjà mobilisés.
En parallèle, Otium est en passe de prendre le contrôle du club, via le rachat des parts détenues par Shaun Hegarty (B.Otiful). Un passage de témoin prévu mais pas encore acté. Arrosteguy le reconnaît lui-même : « Tout ça se fera dans un second temps. »
Même si le BO reste en Pro D2, la saison ne démarrera pas sans accroc. Le club traîne déjà une sanction de six points : trois points fermes et trois issus d’un sursis levé par la LNR. Un sacré handicap pour une équipe qui visait encore récemment le Top 14.
Côté terrain, tout est flou ou presque
L’incertitude autour de la division d’engagement pour la saison prochaine freine les mouvements de joueurs. Le BO espère toujours signer Uzair Cassiem, le troisième ligne de Bayonne, qui a déjà paraphé un pré-contrat avec Nice. Un contrat assorti d’une clause de dédit de 200 000 euros, que Biarritz devra payer pour le récupérer.
Dans l’autre sens, Montpellier s’est renseigné sur Baptiste Fariscot et Anoa Laurent. Et plusieurs joueurs à gros salaires pourraient faire leurs valises : Cornell Du Preez, Adrian Motoc, Arthur Bonneval, Steeve Barry, Solomone Tukuafu et Nafi Ma’afu sont cités.
Même l’organigramme est en chantier
Comme si ça ne suffisait pas, le BO est aussi en quête d’un nouveau directeur général. L’annonce, postée sur LinkedIn par Pierre-Édouard Stérin en personne, a suscité pas mal de réactions… dont celle de Jean-Baptiste Aldigé. L’ancien président du club a glissé une candidature aussi ironique qu’appuyée : « La Mairie de Biarritz se portera garante de mes compétences. » Un clin d’œil piquant, vu les relations houleuses qu’il entretenait avec la municipalité lorsqu’il était en poste.
Verdict imminent, avenir en suspens
Le verdict est attendu ce vendredi, et tout reste possible. Si la relégation est confirmée, le coup serait rude pour un club qui a déjà du mal à se relever de ses dernières saisons mouvementées. Mais même un maintien ne suffira pas à dissiper les doutes : il faudra composer avec un groupe bancal, un handicap comptable, une gouvernance en transition, et des finances toujours sur le fil.
La seule certitude : le BO n’a plus droit à l’erreur.
(Source : Sud Ouest)
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO