Finale Pro D2 : Grenoble a-t-il les nerfs pour ne pas craquer une troisième fois ?

Written on 07/06/2025

Grenoble retrouve ce samedi à Ernest-Wallon le scénario qu’il redoute : une finale de Pro D2. Face à Montauban, outsider décomplexé, le FCG joue bien plus qu’un simple accès au Top 14.

Deux finales, deux échecs, une pression énorme

À force, ça commence à devenir une habitude. Et pas une bonne. Pour la troisième saison d’affilée, le FC Grenoble se retrouve à un match du Top 14. Et pour la troisième fois, il s’avance en favori. Les deux dernières fois, c’est Oyonnax (2023) et Vannes (2024) qui avaient stoppé net l’ambition iséroise. Deux défaites douloureuses, suivies de deux échecs supplémentaires en barrages d’accession. Alors, forcément, la pression est là. Elle colle à la peau.

Le club n’a jamais autant semblé prêt. Sur le papier, c’est propre. Solide devant, vif derrière, avec un duo Escande–Davies à la charnière et Mouton, Hulleu ou encore Farnoux en finisseurs. Et cette fois, le groupe évolue à peine depuis la demie largement maîtrisée contre Provence (38-17), preuve d’une stabilité assumée. Seuls Raynaud, Madeira et Hardwick intègrent le XV de départ.

Grenoble sait que c’est maintenant ou jamais. Cela fait six ans que le Top 14 lui échappe. Une nouvelle désillusion pourrait laisser des traces bien plus profondes.

Montauban sur un nuage, et sans complexe

De l’autre côté, Montauban arrive sans bagages, sans pression, et avec un billet d’entrée déchiré qu’il a recollé lui-même. Il y a un an, les Tarn-et-Garonnais sauvaient leur peau d’un petit point contre Narbonne (20-19). Aujourd’hui, les voilà à 80 minutes de l’élite.

Ils ont déjà renversé Colomiers au buzzer (26-23), puis Brive en demi-finale avec une performance de haut vol (29-13). Le fil conducteur ? Jérôme Bosviel, l’ouvreur, le métronome, le sniper au pied. À lui seul, il incarne le pragmatisme d’une équipe qui a inscrit 13 drops cette saison, un record.

Le staff de Sébastien Tillous-Borde n’a pas touché à une virgule. Même XV, même banc. Montauban avance avec ce qui l’a porté jusque-là : l’envie, le réalisme, et ce petit grain de folie qui fait tomber les murs.

Le mental fera la différence

Techniquement, Grenoble coche toutes les cases. Collectivement, c’est huilé. Individuellement, les talents sont là. Mais ce que tout le monde regarde, ce samedi à Ernest-Wallon, ce sont les têtes.

Le FCG peut-il tenir dans un match à haute tension, où le moindre ballon tombé peut faire basculer le destin d’un club ? Peut-il digérer le poids des saisons précédentes ? La question n’est pas tactique, elle est mentale.

En face, Montauban n’a rien à perdre. Et c’est bien ce qui rend l’outsider aussi dangereux. Le groupe s’est construit dans l’urgence, le doute, puis la libération. À ce stade, ils avancent portés par une dynamique qu’on ne maîtrise pas vraiment.

Une finale à quitte ou double

Le coup d’envoi est prévu à 17h30, et tout peut aller très vite. Grenoble joue pour valider un cycle. Montauban, pour couronner une résurrection. L’un a les armes. L’autre a la foi.

Et si, une fois encore, le rugby nous prouvait qu’un match ne se joue pas que sur le papier ?

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J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO