La finale du Top 14 de ce samedi soir opposera donc une nouvelle fois le Stade Toulousain à l’Union Bordeaux-Bègles pour un remake de 2024. Un souvenir douloureux pour des Girondins qui n’avaient pas existé, balayés par des Haut-Garonnais alors en état de grâce (59-3). Cette fois-ci la donne a changé et pour plusieurs raisons.
La première ? L’Union Bordeaux-Bègles a enfin conquis un titre et pas n’importe lequel. Une Champions Cup glanée à l’issue d’une finale maîtrisée contre Northampton, preuve que les hommes de Yannick Bru savent désormais remporter ces matchs décisifs pour un titre. Le plus marquant dans tout ça ? Les Bordelo-Béglais ont avant cela, éliminé les tenants du titre toulousain au Matmut Atlantique, dans une demie là aussi globalement dominée et gérée d’une main de maître (35-18).
Les partenaires de Matthieu Jalibert ont enfin donc pris leur revanche sur la finale de l’an dernier dans un match à élimination directe et ont peut-être pris un ascendant psychologique sur les Rouge et Noir. Pourquoi ? Car en plus de cette victoire en demi-finale de Champions Cup, les Girondins se sont imposés à deux reprises face aux Toulousains dans la saison régulière. Une première victoire retentissante à Ernest-Wallon le 29 septembre dernier (12-16) avant de remettre le couvert six mois plus tard, fin mars avec un succès cette fois-ci moins abouti (32-24) contre une équipe toulousaine remaniée. 3-0 donc.
Ne pas enterrer Toulouse
Surtout, la domination de l’Union Bordeaux-Bègles en demi-finale contre Toulon a impressionné, quand Toulouse n’a pas forcément déployé son meilleur rugby pour venir à bout de l’Aviron Bayonnais. Tant d’éléments qui font dire à bon nombre des suiveurs de la balle ovale, que cette année, l’UBB est bel et bien favorite à quelques jours de fouler la pelouse du Stade de France.
Nous nous montrerons beaucoup plus mesurés. Déjà, parce que malgré les dires des uns et des autres, Toulouse n’a pas tremblé en demie. Certes la copie n’est pas aboutie. Certes les coéquipiers de Romain Ntamack se sont montrés trop indisciplinés et ont parfois fait preuve d’une inhabituelle maladresse. Mais malgré tout, jamais Bayonne, pourtant auteur d’une très belle partie n’a réellement réussi à faire flancher le tenant du titre. Si les Basques ont parfois collé au score, à aucun moment nous n’avons senti les Ciel et Blanc en mesure de remporter le match.
Alors on vous l’accorde, sûrement que les Toulousains ont eu moins de maîtrise que les Bordelais le lendemain. Mais avec tout le respect que l’on doit à des Bayonnais sublimes d’abnégation, les coéquipiers d’Antony Jelonch ont tout de même géré cette partie sans jamais se faire peur. Autre chose, l’avenir nous a déjà prouvé que Toulouse haussait considérablement son niveau en finale et qu’il ne fallait pas se fier aux résultats précédent.
Et puis, il y a la jurisprudence 2021 et 2023. Ces années-là, un Stade Rochelais en pleine bourre, couronné même de deux titres de Champions d’Europe au moment de se présenter en finale il y a deux ans, était annoncé favori. À chaque fois, le résultat a été le même, implacable. Deux victoires toulousaines (18-8 en 2021, 29-26 en 2023). De quoi donc mettre une piqûre de rappel à la majeure partie des aficionados de notre sport. On en oublierait presque aussi, que le Stade Toulousain a terminé la saison régulière à la première place, avec douze points d’avance sur l’UBB. Un sacré matelas.
Du 50-50
Pour nous ce match est du 50-50. On ne se mouille pas forcément mais les deux équipes ont de sacrés arguments pour s’affirmer favorites au titre. Si l’on devait résumer, l’UBB peut surfer sur sa dynamique, la confiance du moment ainsi que sa série d’invincibilité cette saison contre Toulouse. De l’autre, les pensionnaires d’Ernest-Wallon ont davantage d’expérience, et connaissent par cœur ce genre de rendez-vous. Une chose est sûre, on a hâte d’y être et ce choc entre deux magnifiques équipes promet.
Biberonné au rugby, tombé malade de ce sport lors de la Coupe du Monde 2003, alors que je savais à peine marcher, je suis le seul sudiste ayant renié le Stade Toulousain pour l’autre Stade… Français. Condamné à souffrir avec mon club de cœur, j’espère vous transmettre mon amour pour la balle ovale à travers XV Ovalie !