L’Union Bordeaux-Bègles retrouve le Stade Toulousain samedi 28 juin pour une finale de Top 14 aux allures de revanche et de consécration. Les deux meilleures équipes de la saison se donnent rendez-vous au Stade de France, avec des ambitions claires et quelques incertitudes. L’UBB, tout juste sacrée en Champions Cup, rêve d’un doublé historique. Toulouse, double tenant du titre, compte bien rester le patron du rugby français.
Bordeaux-Bègles sur un nuage, mais sur le fil
Bordeaux arrive gonflé à bloc. Victoire nette contre Toulon en demi-finale (39-24), attaque en feu, conquête rassurante, et surtout un groupe soudé par les déceptions passées. Cette saison, les Girondins ont clairement passé un cap : ils ont battu Toulouse trois fois sur trois. Mais personne n’a oublié la finale 2024, où ils avaient pris une gifle monumentale (59-3) par ce même Stade Toulousain. Forcément, ça laisse des traces. Cette fois, tout le monde à l’UBB répète la même chose : pas question de tomber dans le piège de la revanche ou de s’enflammer trop vite.
Dans le vestiaire, la tonalité est très différente de l’an passé. Jefferson Poirot, capitaine lucide et grande gueule, insiste : « La finale, ça se joue sur les détails, la conquête, la défense. L’émotion, on la garde pour plus tard. » Il sent que ce groupe a mûri, et s’appuie sur une vraie force collective, mêlée-avants en tête. Pas de célébration excessive après la qualif, tout le monde en mode « mission ». Il y a de la confiance, mais aussi beaucoup de respect pour l’adversaire.
Toulouse reste Toulouse, surtout en finale
Toulouse, justement, n’a pas failli en demi-finale. Les coéquipiers d’Antoine Dupont ont tenu leur rang contre Bayonne (32-25) dans un match où le réalisme et la puissance du pack rouge et noir ont fait la différence. On ne va pas se mentir, Toulouse en finale, c’est une autre histoire. L’équipe sait hausser le ton et serrer les boulons comme personne. Ugo Mola et son staff connaissent le chemin, et les leaders comme Jack Willis ou Cyril Baille savent parfaitement gérer la pression de ces grands rendez-vous.
Les statistiques donnent clairement Toulouse favori sur le plan de la conquête : meilleure équipe sur ballon porté, meilleure attaque, meilleure défense du Top 14… Mais l’UBB a appris à ne plus se laisser impressionner par le palmarès. « Toulouse en finale, c’est jamais la même équipe, » glisse Poirot, un brin admiratif mais déterminé à faire tomber le champion.
Coup dur pour l’UBB : Bielle-Biarrey très incertain
Seul vrai nuage sur la dynamique bordelaise : l’incertitude autour de Louis Bielle-Biarrey. L’ailier international, pièce maîtresse de l’attaque girondine, traîne une commotion cérébrale et n’a « ni l’énergie ni la forme optimale », selon Yannick Bru. Il était dans les tribunes en demi-finale, et son manager ne se fait pas trop d’illusions sur son retour express. « Il a beaucoup donné, il est rincé…
Ce sera compliqué pour samedi prochain », souffle-t-il, pas certain non plus de pouvoir compter sur Falatea ou Coleman. Sans Bielle-Biarrey, l’UBB perd son accélérateur et un finisseur hors pair, même si l’équipe a prouvé cette saison qu’elle savait gagner sans lui.
Un duel qui promet, avec deux philosophies bien installées
Sur le papier, cette finale coche toutes les cases du gros choc. Toulouse n’a rien perdu de sa régularité, avec un pack aussi dense que technique, un jeu au sol ravageur (mention spéciale à Jack Willis) et une capacité à scorer sur chaque opportunité. Bordeaux-Bègles s’appuie sur un groupe stable, une conquête solide et une attaque capable de fulgurances. Les Girondins ont aussi intégré la leçon du passé : il faudra défendre dur et jouer juste, sans tomber dans le piège de la surchauffe émotionnelle.
Les deux équipes arrivent avec la tête froide et une vraie envie de s’imposer. Ce sera costaud devant, tactique derrière, et la moindre faille pourrait coûter très cher. L’UBB n’a rien à perdre, mais tout à gagner. Toulouse joue pour l’histoire : un 24ᵉ Bouclier de Brennus, rien que ça.
La finale que tout le rugby attend
En résumé, c’est l’affiche idéale. Toulouse, monstre du rugby français, face à une UBB en pleine confiance, ambitieuse et bien décidée à bousculer la hiérarchie. Avec la question qui trotte dans toutes les têtes : le doublé européen-championnat est-il vraiment à portée de Bordeaux, ou le Stade va-t-il encore rappeler qui commande ? Quoi qu’il arrive, samedi, le rugby français aura droit à son vrai bouquet final.
Source : Rugbyrama
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO