Mort tragique de Josaia Raisuqe : le Castres Olympique et tout le rugby français en deuil

Publié le 09/05/2025
Tistou

Josaia Raisuqe n’est plus. Ce jeudi 8 mai, l’ailier fidjien du Castres Olympique a perdu la vie dans un accident aussi brutal que tragique. Son véhicule a été percuté par un train sur un passage à niveau, à deux pas du centre d’entraînement du club. Il avait 30 ans.

Une onde de choc a traversé tout le rugby français, mais c’est bien à Castres, son club depuis 2021, que la douleur est la plus vive. Toute la #TeamCO est en deuil.

Un passage à niveau, un oubli, et l’irréparable

Il était environ 8 heures du matin quand l’accident s’est produit, sur la commune de Saïx, là où s’entraîne le CO. Raisuqe venait d’arriver au centre mais aurait fait demi-tour, pressé, pour aller récupérer des affaires oubliées chez lui. Sur le chemin du retour, il est tombé sur un passage à niveau à l’ancienne, avec des barrières décalées, faciles à contourner. Fermées au moment des faits, elles n’ont pas empêché le joueur de s’engager malgré tout, d’après les premiers témoignages.

Sa voiture a été violemment percutée par un TER lancé à près de 100 km/h. Il n’a pas survécu. Les 21 passagers du train sont indemnes, mais le conducteur et le contrôleur, très choqués, ont été pris en charge.

Les analyses du conducteur se sont révélées négatives à l’alcool et aux stupéfiants. L’enquête se concentre désormais sur la boîte noire du train et le fonctionnement du passage à niveau. Pour l’instant, les autorités s’orientent vers une imprudence du joueur, probablement dans la précipitation.

L’émotion immense d’un club, d’une ville, d’un peuple

C’est peu dire que la nouvelle a terrassé Castres. Josaia Raisuqe n’était pas qu’un joueur : il faisait partie de la famille. Un gars souriant, chaleureux, toujours dispo pour un mot ou un geste, autant sur le terrain qu’en dehors. Le président Pierre-Yves Revol l’a décrit comme un « garçon rayonnant », un pilier du groupe et de la communauté fidjienne du club.

Sur les lieux du drame, certains de ses coéquipiers ont prié autour de son corps. Les supporters sont abasourdis. Wesley Vanden Bossche, président de Puissance Castres, a eu du mal à y croire : « J’ai dû le redemander à ma fille… Je croyais à une erreur. » (France Bleu).

À Castres, on l’appelait affectueusement “l’Ibou fidjien”, en référence à Ibrahim Diarra, autre figure adorée du club partie trop tôt. C’est dire à quel point il avait marqué les cœurs. Dans la rue, sur les réseaux, au stade : les messages pleuvent, les photos tournent, les souvenirs remontent. Tout le monde pense à sa fiancée, sa famille, et à tout le groupe. #TeamCO

Le rugby français lui rendra hommage

La Ligue nationale de rugby a rapidement réagi, en acceptant le report du match Castres-Clermont prévu ce samedi 10 mai. La rencontre se jouera finalement le 24 mai. Et partout en Top 14 et Pro D2, une minute de recueillement sera respectée en mémoire de Raisuqe.

Mais le vrai moment d’hommage, c’est à Castres qu’il aura lieu : le club invite ses supporters à se rassembler samedi à 11h au stade Pierre-Fabre. L’idée est simple : se retrouver, en famille, entre amis, tous ensemble, pour partager la peine, saluer sa mémoire, faire bloc. Parce que c’est ce que ferait Josaia. Parce que c’est ce que fait la #TeamCO.

Un joueur brillant, un parcours solide

Formé au Stade Français, passé par Nevers, Raisuqe avait rejoint Castres en 2021. Sur le terrain, il était explosif, imprévisible, parfois rugueux, souvent brillant. Cette saison, il avait disputé sept matchs, dont le dernier face à Toulouse fin avril. Il devait s’engager avec Brive en Pro D2 l’an prochain.

Mais son plus grand fait d’armes reste sans doute sa médaille d’argent aux JO 2024 avec l’équipe de rugby à VII des Fidji, battue en finale par les Bleus d’Antoine Dupont. Un parcours qui forçait le respect, et une personnalité qui laissait une trace partout où il passait.

Une absence qui ne s’effacera pas

Le Castres Olympique perd un joueur, un coéquipier, un frère. Sur les terrains, il manquera. Dans les vestiaires, dans les tribunes, dans les rues, il manquera encore plus. Mais l’empreinte qu’il laisse est immense.

Dans les jours qui viennent, les visages resteront fermés, les cœurs lourds. Mais le souvenir de Josaia Raisuqe restera vivant dans chaque maillot, chaque chanson, chaque clameur. À Castres, personne n’oubliera ce Fidjien souriant qui saluait tout le monde, qui jouait avec les tripes, et qui avait conquis toute une ville.

#TeamCO pour toujours.

Source : La Dépêche – 8 mai 2025.

J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO