Un Sharks-Toulouse décevant, le Stade Français n’est pas mort, Hastoy et La Rochelle si proches, si loin : les échos du week-end

Written on 13/01/2025

Un temps annoncé comme le match du week-end, le duel entre les Sharks de Durban et le Stade Toulousain, aura donné lieu à un triste spectacle. La faute à des conditions difficiles, entre chaleur dantesque et grosse humidité, mais aussi à des équipes aux antipodes de leur meilleur niveau. Le Stade Français, s’est donné le droit d’espérer d’une hypothétique qualification, en renversant les Northampton Saints, après vingt minutes en enfer. La Rochelle a subi sa troisième défaite consécutive contre le Leinster. Alors qu’il a eu des balles de match, Antoine Hastoy a vu ses coups de pied échouer. Enfin, on fait le point sur la campagne de Challenge Cup de nos clubs français. Voici les informations du week-end, qu’il ne fallait pas manquer.

La montagne a accouché d’une souris

On s’attendait à mieux, beaucoup mieux à vrai dire, sur la pelouse du Kings Park Stadium de Durban. Ce choc entre les Sharks et le Stade Toulousain avait alimenté les unes des journaux pendant plus d’une semaine, sous fond de rivalité entre Afrique du Sud et France. À tel point qu’une majorité a peut-être oublié que finalement, cette rencontre était avant tout un match de club, bien loin des querelles entre les deux nations sur le plan international, et surtout, bien loin du niveau international du dernier quart de finale du Mondial 2023. D’un côté, des Sharks empruntés et surtout, amputés de leurs cadres, de l’autre, des Toulousains, à des années lumières de leur meilleur niveau, apathiques, comme plombés par l’étouffante chaleur qui régnait sur la ville sud-africaine.

« Honnêtement, après 5 minutes, je regardais déjà le chrono et je me disais que ça allait être très long », expliquait Antoine Dupont. Il faut dire que les organismes ont été mis à rude épreuve, la faute donc à ce climat estival et cette impressionnante humidité, rendant le ballon glissant et le nombre de fautes de mains incalculable. Si les Toulousains ont souffert, que dire des locaux, capots ouverts après une demi-heure de jeu et totalement inoffensifs. Malgré sa pléiade d’absents, on en attendait mieux des sud-africains d’une faiblesse abyssale, qui, excepté cet éclair de Julius, n’ont pas su faire trois passes ou une attaque digne de ce nom. Les Haut-Garonnais, eux aussi très fébriles, se sont sans doute mis au niveau de leur adversaire. Meafou et Kinghorn ont chacun inscrit un essai et la botte de Ramos a fait le reste pour décrocher un succès sans relief (8-20). Mais cette victoire à quatre points, entérine quasiment les chances de terminer premier de poule, l’UBB dans le même temps, ayant étrillé Exeter (17-69). Et ça, les coéquipiers de François Cros pourraient s’en mordre les doigts. Car les Girondins n’attendent pas. Le Stade Toulousain est cependant en très bonne passe pour terminer meilleur deuxième. Il ne faudra pas se manquer contre Leicester.

Le Stade Français a des ressources et devrait connaître des phases finales

Les supporters du Stade Français ont failli rendre les armes, s’y résigner, comme une sentence, difficile à entendre, mais inévitable. Quand au bout de 18 minutes, le planchot affichait un implacable 21-0, les Saints de Northamption ayant franchi la ligne à trois reprises dont deux fois par leur fulgurant numéro 8, Henry Pollock, on se disait que les Parisiens avaient définitivement « démissionné », que le ressort était une bonne fois pour toute, cassé et que le club de la capitale s’enfonçait dans un marasme sans précédent. Finalement, comme à son habitude, c’est lorsqu’on ne l’attend pas, que le Stade Français Paris a su réagir et offrir à ses supporters, un succès spectaculaire, ponctué d’un jeu alléchant comme trop rarement vu en championnat (45-35).

Face à une formation anglaise, loin de jouer le haut du tableau en championnat, mais qui possède avec les Harlequins, sûrement le rugby le plus offensif et agréable à suivre outre-manche, les Parisiens ont recollé au score avant les citrons, puis accéléré en seconde période, pour coller un cinglant 45-7 aux Anglais. Le dernier essai de Northampton n’y changera rien. Les soldats roses empochent le point de bonus offensif et peuvent rêver, d’une improbable qualification. Pour cela, il faudra s’imposer aux Bulls et espérer, dans le même temps, un faux pas de Castres, qui a cartonné ces mêmes sud-africains à Pierre Fabre (49-10) et qui se déplacera chez les Saracens.

Dans le pire des cas, les Parisiens devraient être reversés en Challenge Cup. Même en cas de défaite face aux Bulls, puisque ces derniers, pour chiper la cinquième place aux Stadistes, devront s’imposer avec le bonus, de plus de 43 unités. Dans le même temps, le Stade Français ne devra ramener aucun point. Autant dire que les protégés de Laurent Labit ont fait le nécessaire et devraient connaître des phases finales de « Coupe d’Europe » à la fin de l’hiver. Reste à savoir dans quelle compétition ils figureront.

Hastoy et La Rochelle, si près, si loin

Antoine Hastoy aurait pu être le héros d’une fin de match une nouvelle fois épique entre La Rochelle et le Leinster. Il en fut finalement le héros certes, mais malheureux. Alors que Jordie Barrett venait de manquer la balle de match et que le tableau d’affichage était de 16 à 14 en faveur des Dublinois, les Maritimes obtenaient, à trois minutes du terme, une pénalité à plus de 50 mètres. L’ancien joueur de la Section Paloise prenait ses responsabilités. Mais son coup de pied, un poil trop court, venait mourir sur la protection du poteau droit. Quelques secondes plus tard, une nouvelle opportunité se présentera à lui, le drop de la gagne. Une fois n’est pas coutume, son coup de soulier, fut contré et son équipe, pas capable de décrocher une nouvelle pénalité derrière, laissait Deflandre sonné. Les locaux s’inclinaient donc finalement (14-16) et cédaient leur première place au Leinster, seule formation invaincue de la poule 2 et qui a définitivement balayé la malédiction rochelaise.

Malgré un essai du funambule Dillyn Leyds, toujours aussi précieux, les Rochelais ont subi leur troisième défaite consécutive face aux Irlandais. Le prochain déplacement à Trévise sera primordial si les hommes de Ronan O’Gara veulent conserver leur deuxième place, menacée par Bath, et ces mêmes Italiens.

La Challenge Cup réussit aux Tricolores, Vannes jouera un match décisif au Pays de Galles

En Challenge, la petite sœur de la Champions Cup, les Français ont une nouvelle fois brillé. Le MHR, confirme son statut de favori au titre, en s’imposant contre les Lions (28-5), s’assurant quasiment la première place du groupe devant une Section Paloise qui espère lui voler sur le gong. En effet, les Béarnais, en s’imposant ce dimanche sur la pelouse des Dragons de Newport (15-24), reviennent à quatre longueurs des Cistes au classement de la poule 1. Il faudra que les Palois l’emportent face aux Ospreys, avec le bonus, et espèrent dans un même temps, une défaite à 0 point du MHR à Newcastle. Peu envisageable, les Anglais étant derniers de poule, avec 0 point.

De son côté, l’Aviron Bayonnais, avec une équipe rajeunie, a fait le travail en balayant les Géorgiens des Black Lions (16-41). Troisièmes de la poule 3, les Basques peuvent toujours rêver du fauteuil de leader en cas de succès contre Gloucester, deuxième à égalité de points, et un faux pas d’Edimbourg, deux longueurs devant. Dans le même groupe, Vannes, qui a chuté de seulement quatre petits points face à ces mêmes écossais (25-29) va jouer sa qualification au Pays de Galles contre les Scarlets, le week-end prochain. Les Bretons, quatrièmes et un point devant les joueurs de Llanelli, ont leur destin entre les mains. Ce serait historique pour le promu.

Enfin, dans la Poule 1, le LOU a connu sa première défaite. Les Rhodaniens, en difficulté cette saison, ont lourdement chuté chez les Irlandais du Connacht, nouveaux leaders (52-24). Il faudra s’imposer face aux Cheetahs pour espérer encore finir premier. Une victoire face aux Sud-africains aiderait bien, dans le même temps, l’USAP (vainqueur de Cardiff 23-20), quatrième et à égalité avec ces derniers, cinquièmes. Les Catalans ne devront pas se manquer, et s’imposer en Italie contre les Zebre pour se qualifier.