L’équipe de France s’est imposée ce samedi soir sur la pelouse du Stade de France face à l’Australie (48-33). Si le score peut paraître lourd, les Wallabies ont pourtant tenu tête aux Bleus la majeure partie du match, avant de s’écrouler dans les dernières minutes et de subir la puissance tricolore sur ballons portés.
Forcément, cette victoire redonne du baume au cœur aux supporters français, frustrés depuis le début de la tournée automnale et cette défaite inaugurale contre l’Afrique du Sud (17-32) suivie d’un succès sans relief face aux Fidji (34-21). Néanmoins, si ce dernier match de la campagne de novembre est forcément le plus abouti de tous, on aurait tendance à le nuancer, tant le chantier semble énorme.
Une défense en berne, des exploits individuels notables
“Nous sommes moins forts qu’il y a quatre ans.” Ces mots, ce sont ceux de Fabien Galthié à l’issue du match de ce samedi soir, au micro de TF1. Difficile de donner tort à l’homme fort des Bleus, tant la France a balbutié son rugby cet automne comme rarement depuis le début du mandat du sélectionneur français.
Cette victoire a rassuré certaines personnes. Nous au contraire, elle nous a fait nous interroger davantage. Car la France ne parais pas savoir où aller et s’en est remise en première période, à des exploits individuels de ses facteurs X, Louis Bielle-Biarrey en tête. En face, l’Australie nous a séduits, dans la plus pure tradition de son jeu fait de mouvement, de passes à outrance, débridé et parfois bordélique mais ô combien enthousiasmant.
La seconde période fut meilleure, on vous l’accorde. Mais sans ce choix incompréhensible des Australiens de privilégier la touche plutôt que de prendre les points alors que le score affichait 34-26, les partenaires de Julien Marchand se seraient peut-être fait peur. On reconnaît volontiers que le XV de France a pris le dessus dans les dernières minutes, notamment en ce qui concerne le défi physique, avec ses deux groupés pénétrants conclus par Marchand et Lamothe. Mais on en oublierait presque que le premier essai de ce second acte est venu là encore d’un exploit individuel de Thomas Ramos, sur un lancement de jeu d’une faiblesse abyssale.
Avant cela, Ntamack, Fickou ou Alldritt, arrêtés, ont multiplié les passes devant la défense, avant finalement que l’arrière toulousain n’utilise sa magie pour déverrouiller une offensive qui nous a rappelé certaines attaques de clubs amateurs le dimanche. Le dernier essai de LBB est là aussi venu d’une inspiration du bizuth Kalvin Gourgues, qui en a davantage montré en deux ballons que son prédécesseur.
Il n’est pas question de tirer sur Gaël Fickou, Grégory Alldritt, Maxime Lucu ou n’importe quel autre joueur. Non, la réalité est qu’on s’interroge, car l’on sait cette équipe, qui nous a tant emballés par le passé, capable de bien mieux. Si l’on souligne le manque d’inspiration offensivement outre les éclairs de génie de certaines individualités, que dire de cette apathie défensive ? Lors des premières sorties du XV de France version Galthié, cette équipe s’était fait connaître pour son assise en défense, sous la houlette de Shaun Edwards toujours présent dans le staff mais désormais invisible.
En trois matchs, le XV de France a encaissé 12 essais, quatre de moyenne par rencontre. Des chiffres édifiants ! Là aussi un axe d’amélioration.
Ne pas tout jeter
Puis en conclusion, il ne faut pas omettre de préciser que les Wallabies se présentaient au Stade de France épuisés par une série de quinze matchs internationaux depuis cet été et sortaient notamment d’une cuisante défaite à près de 50 points en Irlande. Sans oublier le nombre incalculable de blessés, (3 ouvreurs inaptes, Skelton forfait, Tom Wright, Tate McDermott ou Billy Pollard blessés).
Alors, nous pointons du doigt les lacunes tricolores car nous nous montrons exigeants avec une équipe qui ne manque pas de qualités. Mais il faut aussi voir certains motifs d’espoir. Premièrement, Fabien Galthié doit se passer de plusieurs de ses joueurs titulaires (Dupont, Cros, Atonio ou Mauvaka). À l’image de Gourgues, des jeunes frappent à la porte et cette équipe a encore une grosse marge de progression. Le prochain 6 Nations sera un bon indicateur à moins de deux ans du Mondial australien.
Biberonné au rugby, tombé malade de ce sport lors de la Coupe du Monde 2003, alors que je savais à peine marcher, je suis le seul sudiste ayant renié le Stade Toulousain pour l’autre Stade… Français. Condamné à souffrir avec mon club de cœur, j’espère vous transmettre mon amour pour la balle ovale à travers XV Ovalie !