Ce samedi, la France retrouve l’Afrique du Sud au Stade de France, pile deux ans après la claque du Mondial 2023. Dans une ambiance chargée de souvenirs et d’attentes, une nouvelle charnière tricolore entre en scène : Romain Ntamack et Nolann Le Garrec. Face à eux ? Une équipe sud-africaine toujours aussi monstrueuse, dans un stade qu’elle connaît presque mieux que les Bleus.
En bref
- Ntamack – Le Garrec, charnière inédite : première titularisation ensemble, face aux champions du monde
- Les Boks en terrain conquis : 10 victoires en 13 matchs au Stade de France, dont deux finales de Coupe du monde
- Combat aérien en touche : la meilleure touche du monde (France) défie la meilleure défense (Afrique du Sud)
- Le poids du quart de finale 2023 : un traumatisme collectif encore bien présent
Une charnière jeune, un vrai test d’entrée
Romain Ntamack n’était pas là en 2023, touché au genou. Nolann Le Garrec, lui, regardait la Coupe du monde depuis son canapé. Ce samedi, ils auront entre les mains les rênes du jeu tricolore. C’est leur première titularisation commune. Les deux se connaissent, s’apprécient, et parlent rugby de la même façon : prise d’initiative, vitesse, alternance, simplicité.
Leur duo est encore en chantier, mais les bases sont là. Ntamack organise, Le Garrec dynamite. L’un joue à plat, l’autre dans les intervalles. « On se comprend vite », dit l’un. « On a la même vision », répond l’autre. Ça tombe bien, parce que le test du jour, c’est un Everest : les Springboks au Stade de France.
Deux ans après : une plaie toujours ouverte
15 octobre 2023. Stade de France. Quart de finale. France 28 – Afrique du Sud 29. Le jour où le rêve bleu s’est écrasé. Arbitre contesté, Dupont les yeux rougis, vestiaire sonné… et une génération marquée à jamais. Deux ans plus tard, ce match est encore dans toutes les têtes.
Même ceux qui n’y étaient pas se sentent concernés. « Le traumatisme a dépassé les 23 joueurs sur la feuille », lâche Ntamack. Ce France – Afrique du Sud 2025, ce n’est pas une revanche. C’est pire. C’est un règlement de compte émotionnel, un moyen de mettre un point final à ce quart qui colle à la peau du rugby français.
Stade de France : royaume des Boks
Il faut le dire : les Springboks se sentent à la maison à Saint-Denis. Depuis 1999, ils y ont joué 13 fois, gagné 10 matchs et surtout soulevé deux Coupes du monde sur cette pelouse (2007 et 2023). Le dernier revers des Sud-Africains face aux Bleus dans ce stade ? 2005. Depuis ? Quatre victoires d’affilée.
Ce chiffre revient en boucle dans les réunions de Marcoussis : 76,9 % de victoires des Boks au Stade de France. Des chiffres qu’on dirait sortis d’une stat’ à domicile. L’enjeu est là : briser l’aura d’invincibilité qu’ils ont construite dans cette enceinte.
Touche : zone de turbulence annoncée
Dans les airs aussi, c’est du haut niveau. Les Bleus ont terminé la saison 2024-2025 avec 93 % de touches gagnées, un record mondial. Mieux encore : 98,5 % de réussite pendant le Tournoi 2025, remporté haut la main.
Mais en face, l’Afrique du Sud récupère un ballon adverse sur cinq, avec 21 % de contres en touche. C’est tout simplement la meilleure défense aérienne au monde. Laurent Sempéré, entraîneur des avants, le sait : il va falloir choisir ses batailles. « Parfois, on va affronter leur point fort. Parfois, on va l’éviter. » Bienvenue dans le jeu du chat et de la souris.
Une pression qu’ils disent légère, mais qui ne l’est pas
À les entendre, l’ambiance est détendue. Ntamack parle de plaisir, de fraîcheur. Le Garrec évoque les connexions, le jeu, l’envie. Mais derrière le vernis, la pression est énorme. Il s’agit de prendre le relais de Dupont – Lucu – Jalibert. De briller contre le champion du monde. De gagner à Saint-Denis contre l’équipe qui vous a piétinés chez vous. Rien que ça.
Les deux jeunes ont du talent. Mais ce soir-là, il faudra aussi du mental, du vice, de la froideur, et un paquet de lucidité dans les moments chauds.
Le moment ou jamais
Ce France – Afrique du Sud est un match de novembre… sur le papier. En réalité, c’est un rendez-vous avec le passé, un bras de fer avec les certitudes, un test bien plus important qu’il n’y paraît. Pour Galthié, pour la génération Dupont, pour les 80 000 au Stade, pour tous ceux qui n’ont pas digéré 2023.
Le tandem Ntamack – Le Garrec n’a pas le droit à l’erreur. Ils démarrent là où beaucoup se sont arrêtés. À eux de tracer un nouveau chemin.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO