Portée par un Matmut Atlantique incandescent, l’Union Bordeaux-Bègles a dominé le Stade Toulousain (35-18) pour décrocher la toute première finale européenne de son histoire.
Un coup de tonnerre bordelais dans une ambiance irrespirable
Ils l’ont fait. Pour la première fois, l’UBB verra une finale de Champions Cup. Et c’est Toulouse, double tenant du titre, qui a cédé sous les vagues girondines. Dans un Matmut Atlantique plein à craquer, l’intensité a été totale du début à la fin. Dès la 5e minute, Matthieu Jalibert a allumé la première mèche avec une percée de 50 mètres, conclue par Pete Samu. Quelques minutes plus tard, c’est encore lui qui ajoutait trois points (10-0), avant que Mallia ne réponde pour ramener Toulouse dans le match (10-8).
Mais l’UBB a très vite remis la main sur le tempo. Sur une action collective limpide, Damian Penaud fixait la défense avant d’envoyer Louis Bielle-Biarrey marquer en coin (15-11). Et juste avant la pause, Maxime Lucu, d’une pénalité de 58 mètres, donnait un matelas supplémentaire à ses partenaires (18-11).
Bielle-Biarrey en feu, Jalibert à la baguette
Au retour des vestiaires, les Bordelais n’ont laissé aucune chance à des Toulousains dépassés. Sur la remise en jeu, Jalibert relance, Bielle-Biarrey déborde toute la défense et conclut un une-deux supersonique avec Samu sous les poteaux (25-11, 42e). Le Matmut explose.
Même le carton jaune de Gazzotti et l’essai de Barassi (25-18) n’ont pas suffi à faire douter l’UBB. Bochaton a remis un coup d’accélérateur dix minutes plus tard (30-18), avant que le pilier Ben Tameifuna, énorme tout le match, ne vienne plier l’affaire à la 78e.
Côté toulousain, les absences et les pépins physiques ont pesé lourd. Malgré quelques séquences convaincantes, l’équipe d’Ugo Mola a souvent manqué de tranchant face à une défense ultra-disciplinée.
Bordeaux grimpe une marche historique
Cette qualification, c’est bien plus qu’un simple exploit. C’est un symbole fort pour un club qui a patiemment construit son projet, année après année. Éliminée par ces mêmes Toulousains en 2021 au même stade, l’UBB a pris sa revanche de la plus belle des manières.
L’équipe de Yannick Bru s’appuie sur un équilibre précieux : un axe fort (Lucu, Jalibert, Tameifuna), des jeunes qui n’ont pas froid aux yeux (Depoortere, Bielle-Biarrey), et une discipline défensive qui a étouffé les ambitions toulousaines. Même la sortie sur blessure de Damian Penaud n’a pas cassé la dynamique.
Direction Cardiff pour un duel inattendu
Rendez-vous est pris : le 24 mai au Principality Stadium de Cardiff, face aux Northampton Saints, tombeurs du Leinster. Un choc totalement inattendu entre deux équipes qui ont fait tomber les géants sur leur route.
Pour les Anglais, ce sera un retour en finale après 14 ans d’absence. Pour les Bordelais, une grande première à ce niveau. Et une énorme occasion d’aller chercher une étoile européenne pour la première fois.
Le rêve est lancé
En dominant Toulouse avec autant de maîtrise et d’envie, l’UBB a envoyé un message clair : elle est prête pour le sommet. Reste trois semaines pour préparer cette finale, ajuster les détails, soigner les corps… et se projeter vers un rêve devenu très concret.
À Bordeaux, l’histoire est en train de s’écrire. Et elle pourrait être belle jusqu’au bout.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO