Ghezal-Collazo, même combat : le LOU et le Racing 92 se retrouvent en demi-finales après une saison renversante

Written on 04/05/2025

Le LOU Rugby et le Racing 92 s’affrontent cet après midi à Lyon pour une place en finale de Challenge Cup, au terme d’un parcours européen où les deux clubs ont su rebondir après des débuts difficiles.

En toile de fond : deux entraîneurs débarqués en urgence, deux styles bien distincts, et un affrontement qui promet.

Deux chemins cabossés, un même point d’arrivée

Côté Lyon, l’équipe a retrouvé une dynamique positive sous les ordres de Karim Ghezal, nommé en décembre 2024 après le départ de Jono Gibbes. Depuis cette prise de fonction, le club n’a perdu qu’un seul match, toutes compétitions confondues. Cette régularité retrouvée s’est notamment matérialisée par une victoire marquante face à La Rochelle (53-17), puis un succès accroché contre les Ospreys en quart de finale, validant leur billet pour le dernier carré.

Le Racing 92, de son côté, a connu une saison bien plus heurtée. Patrice Collazo, arrivé en pompier de service, a redonné des couleurs aux Ciel et Blanc, avec une série encourageante de 6 victoires en 9 rencontres, toutes compétitions confondues. Le point d’orgue : une victoire arrachée au Connacht malgré un carton rouge de Naituvi, symbole d’un Racing 92 résilient.

Karim Ghezal, retour gagnant à Lyon

Ancien joueur du club, Karim Ghezal est revenu à Lyon en plein tumulte. Et ce retour a tout changé. Dès sa prise de fonction, le ton a été donné : rigueur, simplicité, collectif. Pas de révolution, mais une méthode claire. Et surtout, un état d’esprit totalement transformé.

Les joueurs ont suivi, les résultats aussi. La claque infligée à La Rochelle (53-17) a marqué les esprits. Dylan Cretin en parle avec beaucoup de justesse : « Il a gardé les choses simples, il a ramené de la clarté. »

Sous sa houlette, le LOU est devenu plus tranchant, plus discipliné, plus soudé. Les performances parlent d’elles-mêmes, et le club n’a pas hésité à prolonger son contrat pour trois saisons. Une belle preuve de confiance, et peut-être le début d’un cycle solide.

Collazo, pompier devenu chef de meute

Le Racing 92, de son côté, cherchait un électrochoc. C’est Jacky Lorenzetti qui est allé chercher Patrice Collazo, connu pour sa poigne et son franc-parler. Son contrat ? Cinq mois. Sa mission ? Éviter le naufrage. Sa méthode ? Aller à l’essentiel.

Il n’a pas tardé à remettre un peu de vie dans un groupe qui tournait à vide. Des victoires à La Rochelle, Clermont, et une vraie renaissance à domicile contre l’UBB ont montré que l’équipe avait retrouvé du caractère et de la cohésion. Et puis il y a eu ce match dingue contre le Connacht, gagné malgré une infériorité numérique. Le genre de match qui soude un groupe.

Depuis son arrivée : 6 victoires en 9 matchs. Pas mal pour un intérim. Et son avenir est en suspens, mais avec une finale au bout des doigts, le Racing pourrait bien revoir ses plans.

Choix forts, affiches inédites

Sur la feuille de match, les deux staffs ont tenté des coups. À Lyon, Théo Millet jouera au centre, il est très en vue ces dernières semaines. Bonne nouvelle aussi pour le LOU : Davit Niniashvili a passé les protocoles commotion et tiendra bien sa place à l’arrière. Baptiste Couilloud mènera le groupe.

Côté Racing, surprise : Owen Farrell titularisé au centre, aux côtés de Gaël Fickou. Un repositionnement stratégique de Collazo, visiblement décidé à secouer les lignes. Sur le banc, deux anciens du LOU : Josua Tuisova et Romain Taofifenua, qui pourraient bien avoir leur mot à dire dans la dernière demi-heure.

Deux clubs relancés par un changement de cap

Cette demi-finale, c’est plus qu’un simple match. C’est l’histoire de deux clubs qui ont refusé de sombrer, qui ont tout remis à plat en cours de saison, et qui sont revenus dans le jeu. Deux entraîneurs débarqués dans l’urgence, chacun avec sa méthode, chacun avec sa touche.

Et aujourd’hui, Ghezal et Collazo se retrouvent face à face, avec une place en finale de Challenge Cup au bout. Peu de gens auraient parié là-dessus en janvier. Et c’est justement ce qui rend ce duel si savoureux.

J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO