UBB-Toulouse : l’heure de la bascule pour des Bordelais qui n’ont plus le droit d’attendre

Written on 04/05/2025

L’Union Bordeaux-Bègles retrouve ce dimanche à 16h le Stade Toulousain en demi-finale de Champions Cup. Une affiche connue, une rivalité qui monte, mais un enjeu plus fort que jamais : briser la malédiction, ou rester à sa place.

Toulouse arrive affaibli, mais Toulouse reste Toulouse

Privé de Dupont, Ramos, Mauvaka, Kinghorn et Arnold, le Stade Toulousain n’aborde pas ce choc dans les meilleures conditions. L’addition est lourde et touche des cadres à des postes stratégiques. Le plus dur à encaisser reste le coup d’arrêt de Peato Mauvaka, victime d’une rupture du ligament croisé cette semaine à l’entraînement. De quoi secouer un groupe soudé, comme l’a confié Julien Marchand :

« On l’a vu au sol… On s’est tout de suite resserrés » (L’Équipe).

Ugo Mola, de son côté, préfère relativiser avec une pointe de philosophie :

« Il n’y a pas d’équipe type. On ne joue jamais avec » (L’Équipe).
Il mise sur la profondeur de son effectif et la mentalité d’un groupe qui a fait de la solidarité son carburant. Même sans ses stars, Toulouse garde un fond de jeu, une expérience, une culture de la gagne qui en font toujours un mur à faire tomber.

Bordeaux-Bègles : il faut que ça bascule maintenant

Face à cette version diminuée du Stade, l’UBB n’a plus d’excuse. Battus en finale du Top 14 l’an dernier (59-3), les Girondins ont certes pris leur revanche en Top 14 cette saison avec deux victoires, mais les matchs couperets restent une autre histoire. Trois fois les Bordelais ont croisé la route du Stade en phase finale… Trois claques.

Pourtant, cette fois, le contexte a changé. Bordeaux monte en puissance, a de l’ambition, du talent, et surtout une vraie volonté de marquer un tournant. Yannick Bru, le coach girondin, assume cette dynamique :

« Il y a une forme de progression. On va mettre toute notre énergie, notre bonne humeur et notre insouciance dans la bagarre » (Le Figaro).

Et ce n’est pas Maxime Lucu, passé en larmes l’an dernier au Vélodrome, qui dira le contraire :

« Ils ont l’habitude de gagner des trophées, nous, on ne l’a pas encore fait » (Sud Ouest).

Une rivalité devenue incontournable

Ce UBB-Toulouse, c’est désormais un classique. Deux clubs très différents dans leur ADN, mais qui se croisent de plus en plus haut, de plus en plus souvent. Toulouse, avec ses 23 Brennus et ses 6 titres européens, reste la référence. Bordeaux, monté en Top 14 en 2011, construit patiemment sa légitimité. Damian Penaud, Bielle-Biarrey, Jalibert… l’UBB possède une ligne arrière capable de faire basculer n’importe quel match.

Mais pour cela, il faudra éviter les trous d’air vus contre le Munster, l’Ulster ou La Rochelle. Jalibert le sait parfaitement :

« Il va falloir être consistants sur 80 minutes et pas seulement sur des petites périodes » (Le Figaro).

Toulouse, la bête noire… mais pas intouchable

Depuis 1998, Toulouse n’a perdu qu’un seul match de Coupe d’Europe contre un autre club français. Les chiffres font mal, l’histoire pèse, mais cette édition 2025 pourrait bien être celle du déclic pour Bordeaux. Car cette fois, les Girondins ont la maturité, le vécu, et un adversaire privé de ses leaders.

Mais le Stade, même diminué, reste le Stade. En quart contre Toulon, c’est Romain Ntamack qui a encore joué les sauveurs :

« On s’accroche… On essaye de tracer notre chemin avec notre effectif. Avec cette solidarité-là, on peut faire de belles choses cette année » (Le Figaro).

Ugo Mola, lui, connaît la pression qui entoure le club toulousain et son image de favori permanent :

« Si on se rate, certains boiront une bière tranquillement chez eux » (Le Figaro).

Le moment ou jamais

Tout est aligné pour que l’UBB prenne enfin la main. L’envie est là, le talent est là, l’histoire est prête à basculer. Toulouse, lui, a déjà gagné. Il n’a plus rien à prouver, mais il ne lâchera rien. Et c’est peut-être là le vrai danger pour Bordeaux.

Dimanche, il ne s’agira pas seulement de rugby. Il s’agira d’affirmer un changement d’époque, ou d’en rester à une belle promesse. Ça se jouera peut-être sur un détail. Ou sur un mental forgé dans la douleur d’un passé récent.

J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO