Biarritz Olympique dans la galère : plus de patron, pas de sponsor, et des millions à combler

Written on 26/08/2025

Le Biarritz Olympique attaque la saison 2025-2026 avec une ardoise toujours salée et un flou persistant au sommet du club. Entre la vente surprise de Shaun Hegarty à Pierre-Édouard Stérin, l’absence de sponsor maillot, et un déficit structurel qui plombe le budget, le BO reste empêtré dans ses galères. Et malgré le changement d’actionnaire majoritaire, l’instabilité reste palpable.

L’essentiel

  • Pas de sponsor maillot à dix jours de la reprise : Le BO débutera la saison sans partenaire affiché sur ses tuniques, un manque de revenus important alors que les comptes restent dans le rouge.
  • Hegarty a lâché ses parts à Stérin… mais reste en poste : L’ex-joueur, devenu président du conseil de surveillance, a cédé 100 % de ses parts à Otium Capital, tout en conservant son fauteuil. Une position qui intrigue.
  • Un déficit chronique estimé entre 2 et 3 millions par an : Le club continue de chercher des solutions pour combler le trou, avec une pelouse synthétique et des séminaires d’entreprise comme nouvelles pistes.
  • Des critiques sur la présence de Hegarty : Accusé de rester pour toucher un salaire, il dément et parle de “jetons de présence”. Il affirme rester pour faire avancer le club, pas pour l’argent.

Un sponsor maillot toujours aux abonnés absents

À dix jours de la reprise, toujours aucun sponsor n’est affiché sur le maillot du BO. Le président du conseil de surveillance, Shaun Hegarty, parle de “discussions avancées” avec plusieurs groupes, notamment Uniti, mais rien n’est signé. Et le club n’a plus vraiment le luxe d’attendre.

C’est loin d’être anecdotique. Pour un club de Pro D2 déjà plombé par des pertes annuelles estimées entre 2 et 3 millions d’euros, ce genre de rentrée d’argent est vitale. L’an dernier déjà, le maillot était resté vierge pendant plusieurs mois. Le problème se répète.

Hegarty vend tout… mais ne part pas

Shaun Hegarty avait pris le pouvoir en avril 2024 avec deux anciens coéquipiers, Marc Baget et Flip van der Merwe. Moins d’un an plus tard, il a vendu la totalité de ses parts au milliardaire Pierre-Édouard Stérin, via le fonds Otium Capital.

Surprise : alors que ses deux associés ont quitté le navire, lui est resté. Officiellement, il veut “accompagner le projet” et “valider les grandes orientations” du club au sein du conseil de surveillance. Une réponse qui n’a pas fait taire les critiques, certains l’accusant de rester pour l’argent.

Les finances, le vrai boulet du BO

Dès sa prise de fonction, Hegarty avait été confronté à des dettes bien plus importantes que prévues. Il parle d’une “année de transition” et d’un club “très malade”, avec même des plaintes déposées sur des anomalies financières découvertes en cours d’exercice. Ambiance.

Le déficit structurel du club reste d’environ 2 à 3 millions d’euros par an, un gouffre que le BO cherche à combler par tous les moyens : développement des recettes commerciales, événements d’entreprise sur la pelouse synthétique, nouveaux partenariats… Mais rien n’est encore en place à grande échelle.

Stérin, l’homme fort… mais discret

En devenant actionnaire majoritaire, Pierre-Édouard Stérin a mis la main sur le club. L’ancien propriétaire du groupe Smartbox (et très actif via Otium Capital) est désormais le garant financier du BO pour les années à venir. Selon Hegarty, Stérin est “à l’écoute” des porteurs de projets et n’exclut pas de faire entrer de nouveaux investisseurs.

Mais depuis son arrivée, le milliardaire est resté très silencieux. Aucune prise de parole publique, aucune annonce phare. Il semble opérer en coulisses, laissant à Hegarty le soin de répondre aux micros.

Le retour en grâce espéré, mais encore lointain

Sportivement, le BO a tenté de repartir de zéro. Un nouveau staff, un effectif largement remanié, et une intégration massive des jeunes issus du centre de formation. L’idée est de s’appuyer davantage sur les espoirs, champions de France l’an passé. Une douzaine d’entre eux s’entraînent désormais avec les pros.

Mais tout ça ne suffira pas si les finances ne suivent pas. Le club est à la peine depuis une décennie, et sa marque s’est essoufflée, comme le reconnaît Hegarty lui-même. L’objectif ? Redorer le blason, attirer des sponsors, et remettre le BO au cœur de Biarritz. Facile à dire, moins à faire.

Hegarty sous pression, mais toujours là

Accusé de rester uniquement pour l’argent, Shaun Hegarty assume. Il parle de “jetons de présence” et dit consacrer “sept jours sur sept” au club. Il affirme vouloir accompagner le renouveau, notamment sur l’accueil des partenaires, l’histoire à raconter, et le lien avec les supporters.

Il prévient : si un jour il perd toute influence dans les décisions, il partira. Pour l’instant, il s’accroche. Mais son image reste floue : président sans capital, interlocuteur principal mais pas patron… Un équilibre instable, à l’image du club.

Le BO en sursis permanent

Même avec un actionnaire solide financièrement, le Biarritz Olympique reste sur un fil. Pas de sponsor, une gouvernance floue, un déficit qui traîne comme un boulet… La saison débute dans un flou dont le club n’a pas réussi à sortir depuis des années.

Tout reste à reconstruire. Et pour l’instant, la base n’est pas encore solide.

Sources : Midi Olympique, Rugbyrama

J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO