L’US Dax, secoué par des turbulences financières, joue gros avant la reprise de la Pro D2. À dix jours du début de saison, rien n’est réglé : retrait de points, licences gelées, direction sous pression… Le club landais se bat pour son avenir alors que le couperet administratif pourrait tomber à tout moment.
L’essentiel
- Déficit de 639 000 € à combler de toute urgence
- Licences de joueurs menacées, effectif en sursis
- Président Gufflet monte au créneau et promet des garanties
- Risques de sanctions, ambiance électrique autour du club
Dax face à la menace : course contre la montre et ambiance explosive
Le timing n’aurait pas pu être plus cruel pour les supporters : à moins de deux semaines du grand retour sur les terrains, tout pourrait s’effondrer. Depuis plusieurs jours, la rumeur enfle : l’US Dax doit absolument sécuriser un trou budgétaire de 639 000 euros sous peine de voir ses joueurs principaux interdits de compétition dès la première journée. Les exigences de l’A2R (le gendarme financier du rugby) sont claires : apports en compte courant, garanties bancaires, capital frais… et la date butoir du 15 août plane comme une menace.
Plusieurs licences seraient encore gelées. Si le club ne réunit pas la somme, des joueurs pourraient tout simplement être mis sur le marché, alors même que l’effectif a déjà connu des remous, notamment après le licenciement houleux de l’ancien staff. Pour Dax, le spectre d’un début de saison à effectif réduit, voire d’une sortie de route prématurée, est bien réel.
Gufflet sort du bois : « Pas de tourmente, on tient la barre »
Face à l’avalanche d’articles et à la panique grandissante, Benjamin Gufflet, président du club, tente de rassurer tout le monde. Il martèle que le club n’est « absolument pas dans la tourmente » et que « les finances sont saines ». Il explique : comme chaque été, la régulation demande des garanties pour la saison suivante, et ce n’est pas une découverte. Le club, assure-t-il, a déjà apporté une bonne partie des fonds nécessaires et travaille d’arrache-pied pour couvrir ce qui reste, alors que le budget tourne autour de 7 millions d’euros.
Gufflet reconnaît tout de même un défaut de rigueur dans la gestion, un « mea culpa » sur le contrôle budgétaire, qui a d’ailleurs entraîné un encadrement de la masse salariale : la LNR l’a abaissée provisoirement à 1,4 million d’euros. Mais le patron landais l’affirme : les comptes sont sous contrôle, les capitaux propres sont positifs, et la trésorerie n’est pas menacée. Selon lui, la situation de Dax n’est pas pire que celle de nombreux clubs pros.
Sanctions, retrait de points : la menace plane toujours
Mais la crise ne se limite pas à une question de trésorerie. L’US Dax risque aussi un retrait de points, conséquence d’une gestion jugée « trop fluctuante » par les instances. Une conciliation est en cours avec le CNOSF, mais la décision tarde à tomber. Pour l’instant, l’engagement du club en Pro D2 est validé, mais rien n’est sûr quant à l’état du compteur le jour J : Dax pourrait démarrer la saison avec un handicap, ce qui changerait tout pour une équipe déjà en reconstruction.
Tensions en interne et climat délétère
À tout cela s’ajoute une ambiance plombée par la défiance et les critiques. Les réseaux sociaux s’enflamment, les messages contre la direction se multiplient, et le club a même fermé ses commentaires pour éviter la surchauffe. Gufflet, sous le feu des rumeurs sur son avenir à la tête de Dax, reste droit dans ses bottes : il veut finir son mandat, rassembler et remettre de l’ordre dans la maison rouge et blanche.
Mais la gestion du licenciement du précédent staff, toujours pas soldée, laisse une trace supplémentaire dans une intersaison ultra-tendue.
Compte à rebours angoissant : Dax joue son avenir sur le fil
L’US Dax n’a jamais semblé aussi proche de basculer. Si la direction réussit son pari et trouve les garanties réclamées, le club pourra souffler… et commencer à panser ses plaies. Sinon, la Pro D2 pourrait bien perdre un de ses historiques avant même la première mêlée. Ce feuilleton administratif et financier ne passionne pas seulement les supporters landais, il met en lumière la précarité structurelle de nombreux clubs du rugby pro.
La prochaine semaine s’annonce décisive. À Dax, tout le monde retient son souffle en attendant le verdict.
Sources principales : Rugbyrama, France Bleu
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO