C’est sans l’ombre d’un doute, l’une des plus grandes sensations que la Pro D2 ait connu. Encore barragiste contre Narbonne pour assurer son maintien en deuxième division il y a un an, Montauban, sixième à l’issue de la phase régulière, a respectivement sorti Colomiers et Brive à l’extérieur puis Grenoble en finale pour s’offrir une montée en Top 14 totalement inattendue au gré d’un dernier mois homérique.
Quasiment relégué en Nationale 365 jours plus tôt, sans ce coup de chausson de l’irremplaçable Jérôme Bosviel, Sapiac est désormais de retour dans l’élite du rugby hexagonal, 15 ans après l’avoir quitté. Et ça, c’est fou !
Et maintenant ?
Forcément, les festivités ont été à la hauteur du parcours XXL d’une équipe que personne ne voyait se hisser à ce niveau. Pas même les plus fervents supporters du club vert et noir. À l’instar de Vannes cette année, Montauban va apporter un vent de fraîcheur au Top 14, et plongera les plus nostalgiques dans leurs souvenirs les plus lointains. On ne peut cacher notre joie de revoir l’un des bastions historiques du rugby français de retour en Top 14. Mais si les joueurs ont le temps de penser à la prochaine saison et au défi immense qui se présente face à eux, forcément de notre côté, nous nous penchons déjà sur le monstre à 13 têtes qui se dresse face aux protégés de Sébastien Tillous-Bordes : la première division.
Car si Vannes était présenté comme David face à Goliath, pour Montauban, pas programmé du tout à remonter dans l’élite, il fera figure de simple soldat face à une armée. Et le capitaine Fred Quercy, au micro de Canal + à la fin de rencontre ne s’y trompait pas : « Bon courage à notre staff et bon courage à notre président. On lui a mis un sacré cailloux dans la chaussure […] Je ne me voile pas la face pour l’année prochaine. On est à des années lumières du niveau au-dessus. Mais on est surprenant et je me dis pourquoi ne pas arracher quelques victoires qui feront du bien au peuple montalbanais et qui nous feront du bien. »
Seulement deux recrues ?
C’est une évidence, pour ne serait-ce qu’exister en Top 14, il faudra se renforcer. Problème ? L’USM n’avait pas prévu un tel parcours et s’était forcément appuyé sur un recrutement « made in Pro D2 ». L’an prochain, pour le moment, les seules recrues se nomment Nugzar Somkhishvili, pilier de Chambéry et Valentin Simutoga, pilier espoir du LOU. Famélique pour la première division. Autre souci, à ce stade de la saison, les recrutements sont quasiment bouclés, il est donc très difficile de dénicher des joueurs encore sur le marché ou en instance de départ, capables de faire passer un step au club.
Interrogé par Midi Olympique, Johan Dalla Riva, directeur général de l’US Montauban a confirmé qu’il n’y aurait pas de grands changements dans l’effectif. Peu de joueurs rejoindront Sapiac la saison prochaine : « Ça fait trois jours qu’on essaye de comprendre les mécanismes, de réfléchir à plusieurs scénarios sur nos structures, notre partie sportive et notre partie administrative. On va accompagner nos champions. Pour les recrues, si on a deux recrues, ça sera le maximum. Il faut un type de profil expérimenté qui peut nous aider dans ce parcours en Top 14, de part l’expérience, ou un profil atypique. Malgré tout, on fait confiance à notre groupe, c’est une aventure humaine avant tout. Nos joueurs ont tous la capacité d’élever leur niveau. Quand on sera dans le dur, ça sera une bande de potes qui répondront présents. On sait que ça sera difficile mais on ne part pas vaincu. »
Un deuxième et troisième ligne devraient débarquer dans le Tarn-et-Garonne alors que derrière « nous devrions rester en l’état », précise Dalla Riva. Ce sera donc un petit poucet montalbanais qui se frottera aux grosses cylindrées d’un championnat dans lequel il fera office d’anomalie. Mais c’est bien là toute la richesse de ce sport. Et pourquoi ne pas, encore une fois créer la surprise et déjouer tous les pronostics. Après tout, ce groupe se connaît par cœur. À cœur vaillant rien d’impossible. Et du cœur mais surtout du talent, les partenaires de Jérôme Bosviel en ont énormément.
Biberonné au rugby, tombé malade de ce sport lors de la Coupe du Monde 2003, alors que je savais à peine marcher, je suis le seul sudiste ayant renié le Stade Toulousain pour l’autre Stade… Français. Condamné à souffrir avec mon club de cœur, j’espère vous transmettre mon amour pour la balle ovale à travers XV Ovalie !