L’USM a créé la surprise ce samedi à Ernest-Wallon en décrochant son billet pour le Top 14 au terme d’une finale tendue face à Grenoble (24-19). Un exploit inattendu pour un club qui jouait sa survie il y a encore un an.
De la survie à l’ascension : le parcours improbable de l’USM
Il y a douze mois, Montauban luttait pour rester en Pro D2, s’en sortant d’un rien contre Narbonne. Cette saison, personne ne les voyait aussi haut. Sixièmes de la phase régulière, ils ont dû cravacher : victoire à Colomiers, puis à Brive en demi. Et samedi, le coup de grâce face au favori grenoblois. Le tout à l’extérieur, à chaque fois.
Un parcours totalement renversant, construit autour d’un collectif soudé, de joueurs expérimentés qui n’ont rien lâché, et d’un staff mené par Sébastien Tillous-Borde, fraîchement arrivé cette saison. Résultat : une remontée historique, quinze ans après leur dernière apparition au plus haut niveau.
Une finale à l’image de leur saison : courageuse, réaliste, inattendue
Grenoble a pourtant bien commencé. Dominateurs dans l’engagement et les phases de conquête, les Isérois menaient le bal, mais sans vraiment concrétiser. Et derrière, Bosviel veillait au grain. L’ouvreur montalbanais, fidèle à lui-même, a enquillé les points au pied pour garder les siens dans le match.
Puis tout s’est emballé. Une énorme séquence de l’USM, un essai du Sud-Africain Notshe, un drop de Bosviel juste avant la mi-temps, et un contre assassin de Fred Quercy dès le retour des vestiaires. En dix minutes, Montauban avait fait le break (21-6), laissant Grenoble groggy.
Même si le FCG est revenu (essai de Hulleu, pénalités de Davies), Fortunel a scellé le sort du match à la 74e avec une pénalité de 50 mètres, histoire de finir en beauté.
Quercy-Bosviel, un duo taillé pour écrire l’histoire
À 33 ans, Fred Quercy n’a pas volé son brassard. Un essai, 19 plaquages, zéro raté, des mètres gagnés à la pelle. C’est lui qui a mis son équipe sur orbite avec cet essai en contre, et c’est encore lui qui a donné le ton au groupe, dans l’attitude comme dans les mots.
Et puis Bosviel, bien sûr. À 35 ans, l’ouvreur historique de l’USM boucle sa carrière Pro D2 en beauté. Meilleur buteur de l’histoire de la division, auteur de deux pénalités et d’un drop dans cette finale, il résume cette montée : « Ce qu’on voulait, c’était un titre à partager, un souvenir qu’on gardera tous. »
Tillous-Borde : « On n’était pas prêts… mais on y va »
Difficile de faire plus franc que Sébastien Tillous-Borde : « On n’était pas prêts à monter, mais on va y aller. » Dans une conférence de presse arrosée à la bière par ses joueurs, le manager ne cache rien. Il sait que le Top 14, c’est une autre planète. Mais il compte s’appuyer sur ce groupe, sans chambouler l’effectif : « On ne va pas virer les mecs. On a construit un truc ensemble. »
L’ancien international français se veut lucide mais ambitieux. Pas question de jouer les touristes. « On attend déjà le Stade Toulousain, » a glissé Quercy en rigolant. L’USM n’a peut-être pas le budget, mais elle a les tripes.
Grenoble, encore au pied du mur
C’est un scénario que les supporters grenoblois commencent à connaître par cœur. Troisième finale perdue d’affilée, et toujours cette sensation de passer à côté au moment où tout se joue. Roman Trouilloud, à chaud : « J’ai l’impression qu’on n’y arrivera jamais. »
Le FCG avait les armes, mais a laissé filer 21 points d’affilée entre la 27e et la 45e minute. Et comme si ça ne suffisait pas, Sam Davies, leur maître à jouer, s’est blessé dès la 7e minute. Bien qu’il ait marqué 11 points, il n’a jamais pu vraiment animer le jeu comme d’habitude.
Désormais, Grenoble devra tenter sa chance dans un nouveau match d’accession contre le 13e du Top 14. Encore.
Montauban, un promu qui ne se cache pas
Ce groupe montalbanais, annoncé en galère, a balayé tous les pronostics. Sans star, sans pression, mais avec un cœur énorme et un plan de jeu clair. Et avec un public vert et noir qui a fait le déplacement en nombre à Toulouse, l’USM s’est sentie chez elle.
Il y a quinze ans, Montauban quittait le Top 14 sur des soucis financiers. En 2025, elle y retourne par la grande porte, portée par un collectif qui n’a jamais douté. L’an prochain, ce sera une autre histoire. Mais celle-ci, personne ne pourra leur enlever.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO