Samedi 7 juin, Grenoble et Montauban vont se disputer une place en Top 14 dans un Stade Ernest-Wallon plein comme un œuf. Une affiche pas forcément attendue, un engouement populaire impressionnant, et deux clubs qui n’ont rien à perdre. Tous les ingrédients sont réunis pour une finale bouillante.
Grenoble, un favori qui veut conjurer le sort
Troisième finale consécutive pour Grenoble. Et pour l’instant, deux défaites en 2023 et 2024. Cette fois, les Isérois n’ont plus vraiment le droit à l’erreur. Premiers de la saison régulière, solides contre Provence Rugby en demi-finale, ils arrivent à Toulouse avec un vrai statut à assumer. Mais aussi avec un groupe bien armé.
Le staff a pu compter sur quelques retours bienvenus : Eli Eglaine, Thomas Ployet, Victor Guillaumond et Mathis Baret postulent à nouveau. Ce ne sont pas des stars, mais des joueurs solides, capables d’apporter de la fraîcheur et de la densité dans un match qui s’annonce long et accroché.
Côté terrain, Grenoble reste fidèle à son jeu : du mouvement, une grosse conquête, et une charnière Escande-Davies qui a pris les clés de l’équipe. Et côté maillot, petite nouveauté : les Rouge et Bleu porteront… du bleu. Après le rouge en 2023 et le blanc en 2024, peut-être que ce changement de couleur portera chance.
Montauban, l’invité que personne n’attendait
Et si c’était leur moment ? Montauban, sixième de la phase régulière, a fait tomber Colomiers et Brive à l’extérieur. Deux gros coups, deux matchs pleins. Cette équipe avance sans pression, sans lumière, mais avec une envie décuplée.
Les Montalbanais ne se prennent pas pour ce qu’ils ne sont pas. Pas de grands noms, pas d’envolées lyriques. Juste du combat, de la solidarité, et une confiance grandissante. L’impression que tout le monde joue au-dessus de son niveau, que chaque match les rend un peu plus forts.
Dans leur ville, l’excitation est totale. On sent que Sapiac vit quelque chose de spécial. Remonter en Top 14, seize ans après, ce n’est pas rien. Et même s’ils ne partent pas favoris, ils savent qu’une finale se gagne aussi au mental.
Une ambiance qui dépasse la Pro D2
L’engouement autour de cette finale est franchement fou. Pour la première fois, le stade Ernest-Wallon affichera complet : plus de 19 000 spectateurs, un mélange de vert, noir, rouge et bleu dans les tribunes. Et une ambiance qui s’annonce énorme.
Les billets sont partis en dix minutes. À Montauban comme à Grenoble, les 2 000 places réservées aux clubs ont été arrachées par les abonnés. Beaucoup de supporters sont restés sur le carreau, et ça a grogné. Certains auraient préféré voir le match au Stadium, un peu plus grand.
Mais pour ceux qui n’ont pas eu leur sésame, les clubs ont joué le jeu. Montauban organise une retransmission à Sapiac, avec buvette, food trucks et écran géant. La mairie a même distribué 500 drapeaux et mis les lumières vertes et noires sur les bâtiments. À Grenoble, la mobilisation est tout aussi forte, avec plusieurs lieux de rassemblement prévus pour vibrer collectivement.
Un billet pour l’élite en jeu
Au bout de cette finale, il y a beaucoup plus qu’un trophée. C’est le Top 14 qui tend les bras au vainqueur. Grenoble veut y retourner après six ans d’attente. Montauban rêve d’y revenir. Pour l’un, ce serait une confirmation. Pour l’autre, une ascension inespérée.
Sur le papier, Grenoble part avec plus de certitudes. Mais Montauban a déjà montré qu’il ne fallait pas trop se fier aux classements. Ce qui est certain, c’est que les deux clubs ont mérité leur place dans cette finale. Et que ce samedi, tout un championnat va retenir son souffle pendant 80 minutes.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO