Pro D2 – Le BO au bord du gouffre : gros chèque, milliardaire sulfureux et mairie sous tension

Written on 02/06/2025

Le Biarritz olympique est à la croisée des chemins. Sous la menace d’une relégation administrative en Nationale, le club basque tente de se sauver avec un montage financier de dernière minute, l’entrée en scène d’un milliardaire controversé, et une mairie qui avance sur des œufs.

Une relégation évitée… à condition de sortir 750 000 euros

Le gendarme financier de la LNR, l’A2R, a tapé du poing sur la table : sans garanties solides, le BO ne repartira pas en Pro D2. Le club a reçu son avis de rétrogradation le 19 mai, et dispose de peu de temps pour rassurer l’institution. En coulisses, une solution s’est dessinée : un plan de sauvetage à trois têtes, chacun mettant 250 000 euros sur la table. On retrouve dans le montage :

  • le fonds d’investissement Otium Capital,
  • la mairie de Biarritz,
  • et un groupe de partenaires privés emmenés par Patrick Arrosteguy, ancien président du club.

Objectif : combler une trésorerie vacillante avant de faire valoir son appel officiel, lancé le 26 mai.

Maider Arosteguy défend le BO… mais garde ses distances

Maire de Biarritz depuis 2020, Maider Arosteguy veut croire au redressement du club. Elle l’affirme dans Rugbyrama : « Le BO ne doit pas être un objet politique ». Si la Ville est prête à participer au sauvetage, elle refuse d’être happée par les polémiques autour de l’arrivée d’un nouvel investisseur clivant. Elle se montre plus prudente sur le montant exact de l’aide municipale, se contentant de rappeler que « la Ville est, comme elle l’a toujours été, aux côtés de son club ».

Un soutien assumé mais mesuré.

Pierre-Édouard Stérin, un messie ou une bombe à retardement ?

Le nom est partout depuis quelques semaines : Pierre-Édouard Stérin, milliardaire normand, entrepreneur derrière les Smartbox, catholique affirmé, et exilé fiscal en Belgique depuis 2012. Il est aussi connu pour financer la recomposition de la droite française, ce qui lui vaut actuellement des ennuis avec une commission parlementaire, qu’il a sèchement refusé de rencontrer, invoquant des menaces de mort.

Malgré ce profil chargé, il est sur le point de devenir propriétaire du Biarritz olympique via son fonds Otium Capital, avec un engagement de 2 millions d’euros par an jusqu’en 2027. Une manne qui fait du bien sur le papier, mais qui s’accompagne de beaucoup de zones d’ombre. Son arrivée intrigue, voire dérange, dans un club déjà fragilisé.

Le nouveau président face à une équation explosive

Depuis le 26 mai, c’est Cyril Arrosteguy, fils de Patrick, qui tient les rênes du club. Il a déjà finalisé un budget prévisionnel de 10 millions d’euros, mais le déficit reste préoccupant : 11,5 millions d’euros de charges pour 9,5 millions de recettes.

Dans Sud Ouest, il détaille la stratégie : « L’instance va nous demander ce qu’on va mettre en place pour baisser les charges. C’est compliqué. Donc à nous d’augmenter nos revenus. Il faut qu’on s’améliore sur la partie événements autour des matches. Et sur le partenariat. On fait 2,5 millions d’euros là où la moyenne des clubs de Pro D2 est à 5,5 millions d’euros. C’est fou. »

Pour ne pas dépendre éternellement d’Otium, le club vise une hausse rapide de ses recettes, notamment sur les événements de match et le partenariat privé, où le BO est clairement en retard.

L’avenir du BO ? Encore flou malgré les millions

Même si les 750 000 euros sont trouvés, même si l’appel est en cours, rien n’est encore joué. Le BO reste sous pression : il doit convaincre qu’il peut assurer sa saison sans replonger, et surtout que son projet tient la route. La présence de Stérin pourra peser, en bien ou en mal. Tout dépendra de la capacité du club à gérer les finances, la communication… et la politique.

Une chose est sûre : la saison prochaine se joue dès maintenant, bien loin des terrains.

J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO