Bosviel, l’artiste du drop qui crucifie Brive et propulse Montauban en finale

Written on 31/05/2025

Montauban a signé un coup de maître. En allant s’imposer à Brive (13-29), l’USM s’est offert une place en finale de Pro D2, portée par un Jérôme Bosviel magistral, véritable artiste du jeu au pied, qui a une nouvelle fois transformé un choc tendu en scène de spectacle. À 35 ans, le maestro montalbanais joue sans ralentir, avec toujours autant de vista et de précision.

Le drop comme pinceau, la pelouse comme toile

Dans un rugby où le drop a parfois disparu des radars, Bosviel l’a remis au centre de la scène. Saison après saison, il empile les réalisations au pied comme un pianiste touche ses notes : 5 drops en 2020/2021, 5 en 2021/2022, 5 en 2022/2023… et 8 cette année, record personnel et sommet du championnat.

Vendredi soir à Brive, il a une nouvelle fois choisi son moment. Alors que Brive revenait dans le match, il a claqué un drop d’école, plein axe, sans forcer, juste pour rappeler que ce match lui appartenait. Montauban reprenait six points d’avance, et l’élan adverse se brisait net. Comme souvent cette saison.

Une demi-finale dominée du début à la fin

Dans un Amédée-Domenech rempli d’espoirs corréziens, c’est bien l’USM qui a pris le contrôle. Et Bosviel, noté 8,5/10 par Rugbyrama, a été l’un des grands artisans de cette performance. En plus de sa réussite face aux perches, il a martyrisé le triangle arrière briviste avec une pluie de chandelles hautes, lourdes, parfaitement dosées.

Curwin Bosch, visé en priorité, a accumulé les approximations. Trop fébrile, incapable de sécuriser les ballons, il a plongé Brive dans le doute. Et ce doute, Bosviel n’a cessé de l’alimenter. Sans jamais précipiter, toujours dans le bon tempo.

Une équipe soudée autour de son métronome

Avant le match, dans les colonnes du Dauphiné Libéré, Bosviel l’annonçait sans détour : « On peut être la belle surprise des phases finales. » À Montauban, le discours était clair, assumé, et suivi d’actes. Car si l’ouvreur a joué sa partition, tout le groupe a été au diapason.

Clément Bitz et Kyllian Ringuet ont été énormes dans les rucks, dans les airs, dans l’engagement. Josua Vici a encore allumé des mèches sur son aile. Et derrière, la charnière Zabalza-Bosviel a tout simplement surclassé son homologue briviste. Une équipe bien en place, sûre de ses forces, qui n’a pas eu besoin de se transcender pour dominer Brive.

Brive hors sujet, Montauban en mission

En face, Brive a peiné à exister. Bosch est passé à côté, Sadrugu a enchaîné les fautes de main, et Simon-Pierre Chauvac, avec son carton jaune, a plombé un moment fort corrézien. Même les cadres n’ont pas su inverser la dynamique.

Trop d’imprécisions, trop de fébrilité, et une équipe visiblement paralysée par l’enjeu. Loin du projet de jeu annoncé, Brive s’est heurté à une USM sereine, compacte, et parfaitement préparée. Le contraste entre les deux blocs était flagrant, et le score n’a rien d’un hold-up.

Bosviel trace la voie, sans lever le pied

Pas question de retraite, pas l’ombre d’un chant du cygne. Bosviel est encore là, bien là, et toujours aussi influent. Avec son expérience, sa technique et son sens du jeu, il continue de guider l’USM vers les sommets. Et il n’a jamais semblé aussi à l’aise dans son rugby.

Prochaine étape : la finale, pour tenter d’aller chercher une montée en Top 14 qui semblait encore lointaine il y a quelques semaines. Mais avec un ouvreur dans cette forme, tous les rêves deviennent possibles. Montauban a trouvé son moment. Et Bosviel, sa scène.

J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO